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Le couperet du pétrole

Publié le 03 septembre 2010 par Rcoutouly

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Mercredi 1 septembre, j'ai eu la chance de voir le documentaire "la face cachée du pétrole" sur Arte. Le lendemain, je visionne sur la même chaîne, l'excellent film de Costa-Gavras avec José Garcia "le couperet", drame sur le chômage. Aucun rapport me direz-vous? Et bien, si, à mon avis, ces deux films traitent de thèmes qui ont un point de similitude: ils parlent du délitement du monde dans lequel nous vivons. Délitement dans lequel, à notre corps défendant, nous sommes rentrés et sommes englués.

La face caché du pétrole contient des informations connues,  comme les liens entre la colonisation du Moyen-Orient au début du XXéme siècle et les grandes sociétés pétrolières, ou comme la collusion entre celles-ci pendant des décennies. Ce film nous rappelle à quel point le pétrole a changé nos modes de vie tout au long du XXéme siècle, au point de se rendre absolument indispensable. Ce que l'on sait moins, c'est à quel point, les compagnies pétrolières pratiquent l'opacité à propos des réserves de pétrole. Les enjeux sont énormes car ces multinationales ont tous intérêt à ne pas dire quand le "peak oil", le point de rupture où la pénurie s'installera, nous tombera dessus. 

Cette opacité a une conséquence néfaste : elle contribue à nous laisser croire que notre situation va perdurer, cet état où nos modes de vie dépendent de cette ressource fossile. Le couperet tombera un jour, et la grande majorité d'entre nous (individus, entreprises, pays) n'y est pas préparée.

Le film "le couperet" décrit un cadre au chômage qui tue les candidats qui risquent de lui prendre le boulot qu'il convoite. Ce cadre se déplace en voiture, tue en voiture, et rejoint en auto son pavillon de banlieue où il vit avec sa famille. Autrement dit, sa vie dépend de cette voiture tout autant que du travail qu'il espère retrouver. La fragilité comme l'absurdité du système dans lequel vit ce cadre est la nôtre, celle de chacun d'entre nous, exposés que nous sommes au chômage comme à la fin des mobilités faciles que nous offraient l'essence pour tous. 

Le lecteur aurait tort de ne voir que dans ce propos qu'une vision pessimiste du monde. Il s'agit d'une lucidité nécessaire pour retrouver l'espoir de reconstruire un monde plus sobre et plus simple.


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