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Sexe, Mort et Religion

Publié le 17 juin 2010 par Chrisliz
Sexe, Mort et Religion

La vidéo du mois, c’est « Alejandro », le nouveau single de Lady GaGa filmée le 30 Avril 2010 à Los Angeles par Steven Klein qui soigne ses vidéos comme il soigne ses photos.

Le court-métrage a été dévoilé sur le site officiel de la chanteuse le 8 Juin dernier à 18h (heure française) et a été vu par quinze millions de personnes en moins de cinq jours.

Pour illustrer cette chanson au texte sombre, l’artiste a choisi un stylisme gothique fait de cuir et de latex pour symboliser toute la soumission que peut engendrer l’amour et l’intensité du mal de vivre sans amour.

Le scénario, abstrait et suggestif, fait d’« Alejandro » le clip le plus sérieux et le plus noir de la vidéographie de Lady GaGa car il rompt avec ses précédents dans lesquels la publicité et la société de consommation avaient une place prédominante.

Ici, il est question d’une femme vampire hantée par un homme qui a tenu tous les rôles dans leur histoire d’amour, y compris celui du soldat tué à la guerre ou par lui-même. Si on ne peut ressusciter un amour mort, peut-être peut-on le rattraper dans l’au-delà… Brûler les yeux ouverts en avalant un chapelet, c’est ainsi que la veuve éplorée a choisi de mourir pour rejoindre l’être aimé.

Et pour stimuler le conformisme, Lady GaGa inverse les codes identitaires et joue sur l’androgynisme des scènes. C’est ainsi que, dans une ambiance froide et ésotérique, les hommes sont en bas résilles et talons aiguilles tandis que la femme commande, fume la pipe, fait l’amour, attache et domine.

Bien sûr, Mother Monster n’a pas oublié de danser et propose là une chorégraphie efficacement masculine en hommage au film « Cabaret » de Bob Fosse, le tout sur fond de néonazisme; les hommes de l’armée portant l’étoile de David au début de la vidéo.

Qu’il plaise ou dérange, « Alejandro » est un film d’atmosphère esthétique et riche en références musicales , historiques, cinématographiques et religieuses que l’on décrypte au fur et à mesure qu’on le revoit. Par Dine Delcroix


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