balance-moi des mots qui me bercent
attrape les miens pour amarres
envoie-moi l'orgue de ta voix à pleine force
et ce filet de cordes dérisoire
touche-moi
fais-moi exister dans le creux des paumes
donne-moi les chances du monde
ouvre-moi à la seule portée de ta main
caresse les plumes d'or de mes yeux
sans les nommer
touche-moi
touche-moi de loin là où les ailes nous portent
touche-moi si près que les arbres se taisent
de peur d'effaroucher notre silence
touche-moi encore par l'absence et par le désarroi
prends-moi le coeur pour peindre ton bateau
touche-moi l'existence sans les pleurs
prends ce qui est donné
et meurs
meurs à la nuit
meurs au manque
meurs à l'attente
ne compte plus : seule la lumière est évidente