La bataille se jouera au centre

A qui appartient le centre?

Dans un scrutin uninominal à deux tours, et avec un fort bipartisme français, le centre malgré les convoitises qu'il suscite chez les politiques comme chez l'électeur pacifiste, n'a pour l'instant en France pas connu de grandes débouchées politiques. Pourtant, ils sont nombreux à vouloir ou prétendre appartenir à cette famille.

Dominique de Villepin, n'est pas centriste. Il est pourtant, moins à droite que N. Sarkozy sur les questions sécuritaires, de société, ou économiques. Il est gaulliste sans aucun doute, chiraquien aussi, mais sait que politiquement la carte du centre droit peut l'aider sur sa route présidentielle.

Herve Morin ne se cache plus. Il se lance désormais lui aussi à la course pour les présidentielles. Le créateur du nouveau centre, responsable de la scission avec Bayrou, aura du mal à se faire une place. Même si il a gardé les parlementaires centristes (ex udf) dans sa maison, il n'est pas très connu du grand public malgré son poste au ministère de la défense. Par ailleurs, il s'est mis en se déclarant candidat alors qu'il appartient encore au gouvernement dans une position délicate. Critiquant ouvertement la politique de Sarkozy, il risque d'être vite remplacé dans le prochain gouvernement à venir.

François Bayrou a l'antériorité pour lui. Le modem ex UDF a su s'accaparer cet endroit de l'échiquier politique avec succès pour la présidentielle de 2007 puisqu'il aurait pu se retrouver au second tour. Mais le modem a depuis traversé des difficultés. Les élections régionales ont laissé des traces. Le départ de Corinne Le Page a fait apparaitre F.Bayrou comme un homme du non dialogue et de la non ouverture. Aujourd'hui, il a gardé certains de ses cadres (De Sarnez) et tente de revenir sur le scène médiatique pour retrouver son rang de seul homme légitimement centriste.

Jean-Louis Borloo sent lui aussi que son moment approche. Dans ce délitement de la droite sarkozyste, il sait qu'il peut lui aussi tenter sa chance. Président du Parti radical, par ses déclarations il ne ferme pas la porte à une candidature à la présidentielle pour 2012. Mais son sort est lié à la décision de Sarkozy de le nommer ou pas premier ministre en octobre. Pour le président de la république, Barloo peut représenter une carte tentante: l'homme est apprécié des français et a marqué les esprits à Valenciennes.

Mais peut être aussi que Sarkozy voyant la multiplication des candidatures centristes se faire jour, souhaite le garder sous la main, pour sa campagne, ou pour un premier tour bidon avec soutien au second tour.

Dominique Strauss-Kahn sera candidat sans doute. Il sait que son positionnement nécessitera qu'il déplace le curseur du parti socialiste un peu plus au centre pour pouvoir être elu. Si la gauche plurielle a pu gouverner sous Jospin, le PC moribond n'est plus que l'ombre de lui même. Certes, il y a Europe Ecologie, mais il faudra trouver sans doute une autre main tendue pour gagner et cette main viendra forcement du centre droit.

A vos pronostics

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