Souvenez-vous (si contrairement à moi vous n’avez pas lu la trilogie d’une seule traite), on avait laissé Lisbeth Salander aigrie mais avec pas mal de millions volés sur des comptes en banque bien planqués dans des paradis fiscaux. Mikaël quant est sollicité de tous les côtés pour donner des interviews, tout auréolé de son récent succès.
Si, encore une fois, la première partie est plutôt « poussive » côté intrigue (en dépit d’un démarrage sur les chapeaux de roue avec Lisbeth qui échappe de peu à une tempête dévastatrice sur une île), on est, tout de même, d’emblée plongé dans le bain puisqu’on nous parle d’une jeune fille qui rêve d’allumette et de bidon d’essence parce qu’elle est attachée à un lit sans aucune possibilité de bouger et qu’un homme la contemple en prenant un certain plaisir. Ambiance…
J’exagère quand même car on sait très rapidement qu’il est question d’un réseau de prostitution démantelé par un journaliste free-lance et sa compagne qui, elle, effectue une thèse sur ce sujet. Lequel réseau implique quelques « notables » comme on dit en bon français… Et encore une fois l’auteur prend la peine d’installer la galerie de personnages qui va mener l’enquête, ce qui peut repousser ceux qui n’ont pas l’habitude de lire de vrais gros romans et pas de simples nouvelles rallongées…
Quelle enquête me demanderez-vous puisqu’on a déjà pratiquement démantelé le réseau (ne manque plus que le Big Boss, insaisissable comme il se doit et dont on ne connaît que le nom…) ? Et c’est là que ça commence à se corser car la thésarde et son conjoint ont été tués et la police dispose de peu d’élément sur l’identité de leur meurtrier… Mais tout semble impliquer Lisbeth. Dès lors, celle-ci fera tout pour se disculper et éliminer « Le mal absolu » qui n’est autre que…
Mais n’en disons pas plus, sinon , plus la peine de lire le bouquin.
Et si j’avais déjà bien aimé le premier tome, j’ai ADORÉ celui-ci qui est véritablement mené de main de maître. Les personnages secondaires affluent (pas à la manière d’un PYNCHON mais quand même, on est servi) et l’intrigue se déroule – au sens de dérouler un parchemin – tellement bien, de manière si fluide qu’on le lit d’une seule traite ; les révélations sont si parcimonieusement distillées qu’on a envie, besoin d’en savoir plus pour satisfaire une curiosité qui devient bien vite plus que maladive !
D’autant qu’une fois encore, la fin est tout simplement grandiose, et qu’on a qu’une hâte : non pas ouvrir le dernier tome mais se jeter dessus !