12e Biennale d'Architecture de Venise

Publié le 06 septembre 2010 par Paulo Lobo
Plus de photos de la Biennale sur www.wunnen-mag.luPlacée sous le thème "People meet in architecture", la 12e Biennale d'Architecture de Venise a ouvert ses portes au public le dimanche 28 août et restera en place jusqu'au 21 novembre. Cet extraordinaire festival d'architecture est dirigé pour la première fois par une femme, l'architecte japonaise Kazuyo Sejima, récipiendaire en mai du prix Pritzker 2010, qui a désiré mettre au coeur des expositions les relations - physiques, sensorielles, émotionnelles, mentales... - entre les bâtiments et leurs utilisateurs. L’idée est d'aider les gens à se lier à l'architecture, d'aider l'architecture à se lier aux gens et d’aider les gens à se lier entre eux. Comme il n'était pas possible de faire entrer de vrais édifices dans les salles d'exposition de la Biennale, la directrice a incité les participants à travailler sur les espaces vides qui leur étaient attribués et à trouver des façons de favoriser les rencontres et les échanges.
C'est ainsi que dans les immenses et antiques salles de briques de l'Arsenale, on a droit à un parcours onirique absolument fulgurant, à travers 44 espaces investis et interprétés par autant d'équipes d'architectes, d'ingénieurs, de paysagistes et d'artistes internationaux. Un délire de chocs visuels, sonores et même olfactifs, parmi lesquels on peut citer: la pierre chilienne que l'on découvre stupéfaits dès la première salle, «The boy hidden in a fish»; le film sublime de Wim Wenders en 3D «If buildings could talk...»; l'installation «Cloudscapes», qui nous fait monter dans les nuages; le montage géant «Balancing Act», qui propose un étonnant jeu d'équilibre entre une pierre, un crâne et un ressort. Et bien d'autres passages sensoriels, inoubliables, tels la salle des ordinateurs ou l’opéra sonore de Janet Cardiff…
Dans les pavillons nationaux éparpillés dans les Giardini, on revient dans des schémas un peu moins métaphysiques et un peu plus rationnels, mais qui comportent aussi souvent une bonne dose d'émerveillement, et qui, d'un côté, proposent des réflexions sur l'espace et le vide, et, de l'autre côté, abordent les grands défis urbains et paysagers qui se présentent aux sociétés du 21e siècle.
Au total, la Biennale accueille 48 participants (architectes, ingénieurs, artistes et studios) et une cinquantaine de pays invités. Sans compter les innombrables expositions et événements collatéraux disséminés aux quatre coins de la Serenissima.
Entre poésie et réflexion: L'exposition «Rock-Paper- Scissors»
Dans le pavillon luxembourgeois au Ca'del Duca, l'exposition «Rock-Paper-Scissors» aborde le thème de la Biennale avec beaucoup d'humour et d'intelligence. Peu de moyens, mais beaucoup de (belles) idées dans les six pièces de la demeure. "Où est l'architecture dans tout cela?", demandait un visiteur, éberlué. D'autres ne se posaient pas la question et goûtaient aux ambiances subtiles créées par les architectes. Des évocations, des suggestions, des impressions... et quelque part dans le parcours une espèce de vieux tourne-disque avec plein de vinyls à côté. "Puis-je changer le disque?" Mais certainement... On met du John Coltrane et puis on s'assoit un long moment dans le sofa. L'exposition devient la nôtre...
www.rockpaperscissors.lu