Les Français achètent moins de voitures cette année qu’il y a un an. Les ventes aux particuliers accusent une baisse constante depuis deux mois : –18,8% en juillet, 18,9% en août. C’est, sans surprise aucune, par la réduction de la prime à la casse que l’on explique la chute des ventes d’automobiles. Ramenée à 500 euros en juillet 2010, contre 700 en janvier et 1000 auparavant, la prime à la casse avait augmenté les ventes de 18% en 2009.
La pente est raide, mais à bien y regarder, ce n’est jamais qu’un retour à la normale. Dopées en 2009 avec 66,3% des immatriculations, les ventes aux particuliers sont retombées à 59,6% le mois dernier. Autrement dit, si la prime à la casse n’appartient pas encore au passé, elle semble avoir franchi un seuil en-deça duquel il n’est plus avantageux pour le consommateur d’acheter une voiture. Les ventes chutent donc plus vite que le montant de la prime à la casse, dont la disparition est programmée pour le 31 décembre 2010.
Le marché de l’automobile ne pouvait mieux démontrer la fragilité de toute politique basée sur le court-terme. Si, comme nous l’écrivions une semaine, la prime à la casse est venue au secours de l’industrie automobile, force est de constater néanmoins que ses effets positifs disparaîtront avec elle. Sans la prime en effet, le consommateur n’est pas plus incité à acheter qu’il ne l’était avant sa création.
Quant aux constructeurs, ils ne possèdent pas encore la baguette magique du hard discount et devront, pour augmenter leurs ventes, se contenter d’opérations limitées dans le temps, comparables à celle de Renault, qui rembourse une voiture sur 300.
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