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Les séries télé selon Alain Carrazé

Publié le 07 septembre 2010 par Maudsoulat

Alain.jpgCette semaine, Serial Zappeur vous propose de partir à la rencontre DU spécialiste séries par excellence, Alain Carrazé.

Alain Carrazé est le directeur de 8 Art City, l'agence des séries TV pour les professionnels. Il a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet, dont l'excellente Bible des sériesvores "Les séries télé" Editions Toutes les Clés Hachette. Il intervient également comme chroniqueur pour Télé 2 Semaines, Europe 1 ou Yahoo !

Dans cette interview, Alain Carrazé analyse quelques tendances de la fiction US, parle de l'évolution des séries hexagonales et nous livre une vision sans concession de l'univers des séries.

(Copyright photo 8 Art City)

Serial Zappeur : La tendance dans les séries US actuellement semble être celle des héros qui ne s'encombrent pas avec la morale...

Alain Carrazé : On ne peut pas dire que ces personnages n'aient pas de morale. C'est plus compliqué que cela. Ils sont plus impertinents, ils disent tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Ils sont plus hargneux, plus agressifs, plus hautains, oui. Mais ils ont leur propre morale, comme Dexter, Dr House. Ils sont moins lisses.

C'est une avancée qui était inenvisageable il y a seulement 15 ans. Les gens se retrouvent dans un personnage charismatique et ils rêvent de faire comme eux, de pouvoir rembarrer leur patron. Après, ça marche donc ça se développe.

SZ : Ce développement, justement, ne risque-t-il pas de les banaliser ?

A.C : Les banaliser, non. C'est le reflet de la télévision depuis 50 ans : tout marche par tendances et par périodes. Il y a eu la période des feuilletons, etc. Au-delà de l'évolution de ces programmes, ce qui est intéressant c'est que maintenant, on peut faire une série autour de ce type de personnage. Avant, il faut se souvenir des difficultés rencontrées par les producteurs de Columbo pour imposer un type sans femme, sans enfant... L'intérêt c'est d'avoir pu prouver que cela peut se faire et que cela peut donner des succès.

SZ : On est sorti un peu du mythe du gentil héros sans peur et sans reproche des années 80, quand même...

A.C : Entre les années 80 et les années 2000, les séries ont toujours été un miroir de la société. Une série ne peut pas vivre dans une bulle car les créateurs se nourrissent de ce qui les entoure. On l'a vu avec 24, Lost, Breaking Bad... Chaque série est en corrélation avec son époque. On s'est rendu compte qu'avant, tout semblait tout noir ou tout blanc, maintenant tout semble gris, et cette grisaille s'adapte aux personnages de séries.

SZ : A votre avis, la fiction française doit-elle suivre ces tendances US ou gardé sa spécificité ?

A.C : La fiction française a fait d'énormes progrès. L'avalanche de séries US en prime time a obligé les dirigeants, les producteurs et les scénaristes à changer. Et on a vu apparaitre des formats comme Fais pas ci, fais pas ça, Kaamelott, etc. Il y a eu des tentatives qui, sans être toutes des succès, sont au moins intéressantes. Sans parler des fictions Canal + comme Engrenages. A titre personnel, je regarde de plus en plus de fictions françaises.

Quant aux fictions populaires (NDLR : Joséphine, Camping Paradis...) elles ne doivent pas être remplacées mais c'est bien qu'il existe des choses plus pointues comme Sur le fil, par exemple.  Le problème ne vient pas du fait qu'il y ait Joséphine, le problème vient du fait qu'il ne puisse y avoir que ça.

Après, parmi ces tentatives, il y a des échecs. Pour moi, Maison Close est un échec. Ce n'est pas parce que c'est produit par Canal + que c'est forcément génial, HBO ne fait pas que des succès.

Mais globalement, il y a eu une remise en question efficace en partie. Pas efficace à 100%. Mais on doit prendre en compte les contraintes des chaînes. Sur les fictions patrimoniales, par exemple, qu'on voit beaucoup et qui sont des commandes de France Télévisions. Canal + doit aussi faire de l'audience, et donc des fictions qui vont marcher auprès du public.

Dans tous les cas, je préfère 10 bonnes séries par an que 55 insipides. Ce n'est pas le volume et la quantité qui compte. Aujourd'hui, je rentre d'une conférence de presse d'Arte qui lance un projet ambitieux, Xanadu, dont les dirigeants craignent que ça ne plaise pas. Parce que cela sort des sentiers battus.

SZ : En cette rentrée télé, y a-t-il des séries que vous conseilleriez à nos lecteurs de regarder ?

A.C : Vous dire ce qu'il faut regarder, non. Ce n'est pas à moi de dire ce que les téléspectateurs doivent voir ou non. Mais il y a des projets qui ont l'air intéressant. J'attends de voir 2-3 épisodes pour me prononcer. Boardwalk Empire a l'air intrigant. La nouvelle saison de Dexter m'intéresse aussi, pour voir ce que les nouveaux producteurs ont fait. J'attends également la nouvelle saison de The Event pour voir ce qu'il adviendra du côté feuilletonnant, qui commence à lasser.

Propos recueillis par Maud Soulat


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LES COMMENTAIRES (1)

Par cornelius49
posté le 30 janvier à 23:51
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cher monsieur j'aie 50 ballets j 'ai ue le malheur q 'ont m 'offre en 94 le bouqin sur le PRISONIER etant fan d' avant j 'aie pris ma fiat uno traversé la france l angletere jusqu'au pays de galle portmadog et portmeiron et donc je voulais savoir si vous cherchier pas des collaborateurs qui y croit (non je deconne pas) je parle anglais j ai été animateur 17 ans a RADIO VITAMINE J 4AIE MON BAC et pour moi CAPRICA et le méilleur prekiel du monde ncence