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La nen-ryû

Publié le 07 septembre 2010 par Ivan

nen-ryu-kenjutsu S’il est des écoles passionnantes dans la tradition japonaise, la Nen ryû fait immanquablement partie de celle-là. Tout d’abord par son ancienneté, car elle fut fondée au 14° siècle, ce qui en fait aujourd’hui l’une des plus anciennes koryû encore enseignée. Ensuite par son influence, car nombreuses sont les écoles qui seront influencées par sa pratique.

Comme pour toutes les écoles, à la base il y a l’histoire plus ou moins romancée de son fondateur : Sôma Shirô Yoshimoto. A l’âge seulement de 5 ans, il vit un terrible drame. Lors d’une attaque, son père qui était un vassal de Nitta Yoshisada, est tué. Il ne doit son salut qu’à la fuite, grâce à l’action de sa nourrice. Unique survivant de sa famille, il est placé dans un monastère bouddhiste, comme c’était le cas bien souvent pour les orphelins. Eux ans plus tard, il suit un moine itinérant qui lui donne le nom de Nen Ami Jion.

A l’âge de 10 ans, il suit son maître au temple de Kuruma. Ce temple est associé à la fois au bouddhisme ésotérique et à un culte shintoïste montagnard à forte tendance animiste. Il apprend également les kobudo (arts martiaux anciens) des moines guerriers (sohei). Selon ce qui se raconte dans les annales de l’école, il aurait étudié la tradition de la Kyô Hachi ryû.

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Pour ses 16 ans, il est autorisé à approfondir le culte Mikkyo (ésotérisme bouddhique) au temple Jifuku-ji à Kamakura. Puis allant dans l’île de Kyushu au temple de Tsukushiji, il reçut l’illumination de Marishiten, une déesse bouddhique.

En 1368 il retourne à Sôma après bien des années d’errances. Là, il venge son père. Puis bien entraîné depuis sa tendre enfance, il créé son école et la nomme Nen Ami ryû, tout simplement. Il parcourt ensuite le pays en tant que moine zen errant, transmettant son art ici ou là. Curieux et passionné par les arts de combat, il cherche constamment à apprendre de nouvelles techniques, notamment avec toutes sortes d’armes. Son passage sur la lointaine île d’Okinawa lui permet de rencontrer des maîtres de shurite, ancêtre du karate. D’ailleurs de nombreuses écoles traditionnelles de karate Shotokan possèdent un kata nommé Jion, du nom bouddhiste de son inspirateur, c'est-à-dire Nen Ami Jion.

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En 1408, il s’installe à Namiai dans la province de Shinano, et bâtit le temple du Chofuku-ji qu’il dédie à Marishiten. Il change encore une fois de nom pour Nendai Osho. Là il créé il reçoit des élèves réguliers à qui il enseigne son style martial. Il est dit qu’il n’enseigna vraiment qu’à quatorze deshi, sept dans le Kansai et sept dans le Kantô. Il mourût à 58 ans.

Dans le livre Traditions Martiales d’Ellis Amdur, on apprend que trois de ses disciples devinrent fameux. Tout d’abord Chûjô Nakahide. Celui-ci repris en main la technique familiale (Chûjô ryû) et mélangea celle-ci l’enseignement de Sôma. Cette école fut très importante, car elle engendra la Toda-ryû et l’Itto-ryû. Mais l'influence de la nen-ryû ne s'arrête pas là. Le fondateur de la Shinkage-ryû fut également influencé par cette école. Ensuite Akamatsu Sanshuza devint le chef de l’une des branches de la Nen-ryû. Enfin Higuchi Kaneshige qui dirigea la Kaneshige Nen-ryû. Ce dernier nom est important, car c’est à travers cette branche et plusieurs générations que va survivre la Nen-ryû.

Suite : la Maniwa Nen-ryû


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