Un sursis de deux mois pour les Roms Par Lucie Blanchard.
On en sait un peu plus sur le sort des 100 à150 Roms qui vivent sur le terrain vague de la rue Paul-Bert à Lyon 3ème. Réunis dans le plus grand bidonville de Lyon, la juridiction administrative vient de leur donner ce mardi l'autorisation de rester jusqu'au 28 octobre prochain.
Une décision du 26 avril dernier les y autorisait déjà, mais le Conseil général, propriétaire, souhaitait les voir quitter le terrain pour construire le bâtiment de ses futures archives. Le juge a néanmoins confirmé sa décision de première instance en appel : il leur donne six mois pour se reloger, ce qui porte à fin octobre à compter de la date de la première décision en avril dernier.
Le 28 octobre, date butoir, étant située seulement trois jours avant le début de la trêve hivernale qui protège traditionnellement les plus pauvres d'une expulsion pendant l'hiver; on ne sait pas encore ce que décidera le préfet du Rhône fin octobre, s'il les expulsera ou non manu militari à cette date.
Le 16 novembre dernier, la justice avait notamment estimé que leurs habitations, même précaires, constituaient un véritable domicile protégé par la convention européenne des droits de l'Homme.
“Pas acceptable de laisser ces personnes passer l'hiver dans de telles conditions “
On peut parier que le préfet aura bien du mal à expulser les Roms en octobre prochain vis-à-vis de l'opinion publique. Dans ce cas, les Roms resteraient à la Part-Dieu jusqu'au printemps mais les associations qui les défendent préviennent déjà qu'il ne sera “pas acceptable de laisser ces personnes passer l'hiver dans de telles conditions “.
Christian Luriti, président du collectif Rrom des associations lyonnaises, souhaite maintenant suggérer aux autorités de reloger les Roms dignement avant la baisse des températures. Parmi les Roms, une centaine a reçu des obligations de quitter le territoire (OQTF) et des recours vont être ou ont été déposés.
Une partie échappera donc à un retour en Roumanie et passera l'hiver à Lyon. “On le sait “, dit-il. C'est pour cela qu'il faut, selon lui, réfléchir dès maintenant à leur sort pour leur éviter de passer l'hiver dehors.
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