Magazine Amérique latine

Coup de froid sur la centrale thermique

Publié le 29 août 2010 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Coup de froid sur la centrale thermique

Comme à Ancud, sur l'île de Chiloé, le Chili possède de nombreux sites naturels à préserver pour leurs faunes et leurs flores (photo Anthony Quindroit)

Une déconvenue pour le président chilien Sebastian Piñera ? Les rebondissements autour de la centrale thermique qui doit être réalisée d’ici 2012 par le consortium franco-belge Suez-Energy ne lui a pas fait perdre son habituel sourire « ultra bright ». Samedi 27 août, trois jours à peine après avoir annoncé fièrement que les autorités chiliennes validaient le projet du groupe Suez de construire une centrale thermique à Barrancones, à proximité immédiate de Punta Choros, il est revenu sur ses propos. Car, c’est précisément à l’endroit où se trouve « une faune extraordinaire dont des dauphins, des pingouins… », vantent différents sites internet dédiés au tourisme. Là où les magnifiques plages méritent à elles seules le déplacement, peut-on encore lire sur quelques forums.

Le projet a beau s’élever à 1,1 milliard de dollars, il ne se fera pas. Du moins, pas dans ces conditions, pas tout de suite. L’opposition virulente d’associations et d’officiels chiliens a incité l’Exécutif à faire marche arrière : Piñera a assuré revoir ses plans et promis à Suez de lui dégoter un autre site pour s’implanter. Et le Président chilien de sortir de sa manche une batterie de mesures destinées à éviter les dérives à l’avenir : « Nous allons devoir doubler nos sources d’énergie au cours des dix prochaines années, a-t-il prévenu lors d’un déplacement vendredi à Punta Choros. Mais nous devons aussi perfectionner notre législation environnementale et assurer la préservation de l’environnement pour l’avenir. »

En clair, plus un seul projet industriel ne pourrait être monté sans passer aux travers des mailles d’un arsenal environnemental destiné à limiter l’impact sur l’environnement. L’idée étant de protéger les réserves naturelles et la biodiversité.

De belles paroles pour l’instant mais qui collent à l’esprit du personnage. Celui que les médias internationaux ont rapidement dépeint comme « un Berlusconi à la chilienne » – c’est l’une des plus grosses fortunes d’Amérique du sud – est déjà revenu sur quelques chantiers qu’il souhaitait engager face à la pression populaire. Dans la foulée de la déclaration, il a d’ailleurs été rappelé que les ministères concernés travaillaient à l’élaboration d’un plan de développement des énergies renouvelables.

De l’autre côté, le discours écologique tranche avec la réalité du terrain : fin septembre, Sebastian Piñera se rend aux Etats-unis. Le thème de son voyage ? Le nucléaire. Le Chili se penche en effet depuis quelques temps sur son développement dans le pays. L’art de ménager la chèvre et le chou ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Anthony Quindroit 2221 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte