Auteur : CGT Cheminots.
L’ouverture du débat sur le projet de loi de réforme des retraites à l’Assemblée nationale a été marquée par la formidable mobilisation des salariés du public et du privé. Des millions de salariés et de retraités ont, à nouveau, manifesté leur refus d’un recul social, philosophie générale du projet Woerth/Sarkozy, lors de la journée d’action interprofessionnelle unitaire sur les retraites du 7 septembre 2010, soutenus par 73% des français.
En convergence avec de nombreux appels à la grève dans le privé comme dans le public, à la SNCF, la mobilisation, à l’appel des quatre organisations syndicales représentatives, a elle aussi, pris une nouvelle dimension, avec plus de 51,8% de cheminots en grève tous collèges à 11H00.
Ainsi, les cheminots viennent de signifier leur opposition au projet de réforme sur les retraites qu’ils jugent injuste et inefficace mais aussi sur les orientations prises par la direction SNCF en matière d’emploi, de salaire, de transport de marchandises et de service public.
Le Gouvernement n’a pas réussi à s’abriter derrière l’affaire Woerth/Betancourt ou les dossiers sécuritaires pour détourner les véritables enjeux et fuir le débat de fond qu’exige l’avenir des retraites de millions de salariés et des générations futures.
Au contraire, au fil des semaines et du déploiement militant de la CGT, le projet du Gouvernement a cristallisé de plus en plus d’oppositions et de mécontentements qui se sont concrétisés lors de cette journée du 7 septembre.
Et malgré leur apparente décontraction ces derniers jours pour essayer de minimiser une mobilisation grandissante, le gouvernement et les parlementaires UMP ne peuvent masquer le rapport de forces qui se développe dans tout le pays.
La journée d’action du 7 septembre constitue un nouveau signal d’alarme pour le gouvernement. Pour les salariés, la réforme est loin d’être bouclée et ils l’ont fait savoir !
Le gouvernement doit renoncer à son projet et s’asseoir à la table des négociations avec les organisations syndicales sur la base des revendications portées par les salariés.
L’avenir du système de retraite solidaire par répartition exige une réforme profonde, mais elle ne peut se faire à marche forcée avec des solutions inadaptées, injustes et inefficaces. La CGT revendique une réforme qui garantisse le droit à la retraite à 60 ans (55 et 50 ans pour les cheminots) et un niveau de pension à 75% net du dernier salaire, stoppe l’allongement de la durée de cotisations, supprime le principe de la décote et revient à la péréquation des pensions sur les salaires.
D’autre part, le financement du système de retraite et la nécessaire revalorisation des pensions passent par le développement de l’emploi (à statut pour les cheminots), l’augmentation des salaires, l’élargissement de l’assiette de cotisation à toutes les rémunérations et la mise à contribution des revenus financiers.
Les organisations syndicales interprofessionnelles qui se rencontreront le 8 septembre 2010 pour tirer les enseignements de cette mobilisation seront attentives aux réactions et réponses du gouvernement. Sans réponses significatives de sa part, elles prendront les dispositions indispensables pour décider d’une nouvelle mobilisation afin d’élever encore plus le rapport de forces. Le Gouvernement est prévenu, la direction de la SNCF également.
La fédération CGT des cheminots, en appui de la mobilisation massive des cheminots, exige l’ouverture de négociations sur les salaires, l’arrêt des suppressions d’emplois et des restructurations, comme celle du fret, néfastes à la qualité et au niveau de service public.
Les fédérations CGT, UNSA, SUD et CFDT des cheminots se réuniront en interfédérale le 9 septembre 2010, pour examiner la situation revendicative autour des retraites et de l’avenir de l’entreprise, et décider des suites à donner pour inscrire les cheminots dans les mobilisations interprofessionnelles et unitaires qui seront décidées par l’intersyndicale du 8 septembre 2010.
La CGT appelle les cheminots à rester attentifs aux décisions qui seront prises unitairement pour continuer à élever la pression sur le Gouvernement et les directions d’entreprises dans les jours et semaines à venir !
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