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Au secours, la gauche revient !

Publié le 09 septembre 2010 par Lecriducontribuable

Un sondage réalisé au mois d’août 2010 pour le Nouvel Observateur indiquait que, si l’élection présidentielle qui doit avoir lieu en 2012 avait lieu aujourd’hui, le candidat du parti socialiste l’emporterait au deuxième tour sur Nicolas Sarkozy dans tous les cas de figure.

Certes Dominique Strauss-Kahn ferait un peu mieux que Martine Aubry. Mais comme d’autres études d’opinion, depuis lors, ont montré que la secrétaire générale du PS rattrapait son retard sur le directeur général du FMI, et surtout, que la dame est plus populaire parmi les militants que son rival putatif, nous faisons ici l’hypothèse que Martine Aubry sera bel et bien la candidate du Parti socialiste au premier tour de l’élection présidentielle le 22 avril 2012, et qu’elle sera élue, comme candidate de toute la gauche, le 6 mai 2012.

A droite, tout indique que Nicolas Sarkozy sera au premier tour le candidat de l’UMP. Pourtant, François Fillon, selon les études disponibles, serait susceptible de faire mieux que lui. Mais on ne peut pas faire raisonnablement l’hypothèse que le président de la République pourrait passer le flambeau à son actuel Premier ministre…

Du coté du Front national, aucun observateur ne doute que Marine Le pen, (42 ans) succédera à son père Jean-Marie (82 ans) en janvier prochain, et qu’elle sera la candidate de son parti en 2012.

La question est alors de savoir si le candidat de l’UMP arrivera avant ou après celui du FN.

Quand on est le candidat sortant d‘un parti de gouvernement on ne peut faire campagne que sur ses résultats. Pour Sarkozy, au plan économique et financier, ils seront catastrophiques.

Non seulement dans les faits constatables (chômage, croissance, déficits dettes…), mais aussi par rapport à ses promesses les plus solennelles, en particulier celle de ne pas augmenter les impôts, qu’il s’apprête à renier pour le prochain budget de l’Etat.

Comme sur les autres terrains – sécurité, immigration, prestige de la France, identité nationale… – son bilan est plutôt maigre, on peut faire l’hypothèse que non seulement il n’aura pas deux fois les électeurs du FN qu’il avait séduit en 2007, mais encore que beaucoup d’électeurs UMP lui feront défaut. Et pour le montrer ils auront le choix entre quatre solutions au moins : s’abstenir, voter centriste au premier tour, voter à gauche (comme une partie des électeurs de Giscard d’Estaing n’avait pas hésité à le faire au premier tour de 1981). Ou voter pour le FN.

Le député UMP du seizième arrondissement de Paris (partie sud), Bernard Debré a dit publiquement craindre pour 2012 «un 21 avril 2002 à l’envers». C’est à dire une situation où la gauche serait en tête, le FN en seconde position et l’UMP en troisième seulement…

On dira que dans un tel cas, la victoire de la gauche serait plus qu’assurée. Mais sans doute l’est-elle de toute façon.

Pour la gauche, qu’importe celui qui sera sélectionné pour le deuxième tour.

Mais pour la droite, chacun des deux cas de figure envisageables entraîne des conséquences radicalement différentes.

Si l’UMP (Sarkozy) est battue au deuxième tour, le parti conserve quelques chances de rebondir. Encore qu’avant cela il aura perdu tous ses points d’encrage électoraux, les régions, les départements, les villes de plus de 100 000 habitants (c’est déjà fait), mais aussi le Sénat (c’est probable, en 2011…)

Si le FN est au deuxième tour, il deviendra le principal mouvement de la reconquête… porté par une vague populiste déjà à l’oeuvre en Europe et surtout aux Etats-Unis.

Une recomposition du paysage politique de la droite en France serait alors possible et sans doute inéluctable.

Arrêtons là les fantasmagories.

La victoire (probable) de la gauche en 2012 résultera non pas tant de l’application du principe de l’alternance en démocratie qui veut qu’un parti qui a raté le coche présidentiel à trois reprises depuis 17 ans bénéficie d’une prime au balancier électoral, que de l’échec du candidat sortant de la droite, pourtant majoritaire dans l’opinion.

On doit alors s’interroger sur les raisons profondes de cet échec, aujourd’hui annoncé.

Nicolas Sarkozy a été élu sur la promesse de réformes profondes. En particulier sur une meilleure écoute du «peuple de droite». « Je ne vous trahirais pas», répétait-il.

Ne savait-il pas qu’il avait au plus cent jours pour faire passer ses réformes ?

Cette période courte – cette «fenêtre» disent les politologues – il l’a utilisée à faire ami-ami avec ses adversaires politiques. En pratiquant une «ouverture à gauche» qui ne pouvait que troubler ses électeurs. En copinant avec les chefs syndicalistes, qu’il n’avait aucune chance d’amadouer. En s’intégrant dans l’univers des médias et du show-biz, qui lui est viscéralement hostile.

Tout se passe comme s’il avait pensé que son seul charisme pouvait endormir voire neutraliser les forces du conservatisme social. En se présentant lui-même comme le meilleur défenseur de l’Etat providence.

Le résultat est là. Pas tout à fait certain, mais plus que probable.


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