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… Coeur de louve !

Publié le 09 septembre 2010 par Magadit

Vous savez ce qui est le pire quand on écoute une version nouvelle d’une chanson des années 80 ? Le fait d’écouter les paroles, de les écouter vraiment je veux dire et de rougir de honte d’avoir finalement chanté à tue tête la branlette du pied de chaise d’Etienne, tortillé le derrière sur le cuni piscicole de Lio, yaourté (du verbe yaourter, pratique courante de tentative de chantonnage d’une langue qu’on maitrise pas, et de préférence en public) la super fun Cindy Lauper ou hurlé à la lune sur les dancefloors pour que le mec au cœur de loup finisse par emballer sa gonz. Oui je sais c’est  moche.

Mais vous savez ce qui est pire que le pire dans ces cas là ? C’est de se retrouver love 20 ans après de l’une de ces chansons ringardes, parlant au choix d’amour qui dégouline même s’il finit mal en général, de sexual healing ou d’amoureux transit que même qu’ils n’existent pas dans la vraie vie depuis qu’on a flingué l’autre abruti de prince charmant. Ne rigolez pas, on est jamais à l’abri du syndrome œil qui brille, joues qui rosissent et ciel Chamallow.

C’est du « all inclusive » mesdames, un package de symptômes pour peaufiner notre air quiche. Car on est jamais à l’abri : ni les motardes tatouées, ni les rebelles, ni les grincheuse et ni les chieuses, ni celles qui avaient juré ne jamais y remettre les pieds ni celles qui ne voulaient pas rechuter. Non c’est moi qui vous le dis ladies. On est toutes condamnées à finir dans la mierda rose bonbon, à chantonner une chanson française bien niaise, en total accord avec notre nouvelle tenue pastel. Heureusement (merci petit Jésus) l’épidémie n’atteindra jamais nos dessous, plus calientes que jamais. Laura Ingalls maitrisait le fouet et la guêpière panthère. Et ça M6 ne nous l’avais pas dit…

Super moche, je vous avais prévenues. Comment ça j’exagère ? Mais pas du tout. Faites donc les malignes et dites moi comment cultiver l’air altier de femme mystérieuse et distante qui avait fait notre gloire, quand on affiche en semi permanence un sourire de Joker ! Dites moi donc comment concilier notre venin, nos sarcasmes, nos pics et nos rebuffades et surtout d’avoir l’air crédible quand on chante cœur de loup ! Dites moi donc comment ne pas se perdre quand on est complètement paumée !

Le terrain de la quichitude est un terrain miné, une pente glissante, ou contrairement à ce que l’on peut penser, les femmes ne se jettent pas tête baissée en écartant les bras. Déposer ses valises et un peu de ses casseroles, ça se fait un peu à chaque tournant, lentement, comme on se dessape la première fois pour son amant. Pas question de changer bien sur, juste de se laisser aller, avec la peur du vide, angoisse symptomatique de la femme qui a déjà sauté. Retour direct dans les pompes de Balasko : « j’y vais mais j’ai peur ».

Allez de toute manière, ça ne sert à rien de lutter, quand faut y aller faut y aller. Ayons la résignation du bonheur, ou en tout cas tentons l’improbable, risquons notre vie une fois de plus, pour le simple plaisir d’avoir le sang qui coule un peu plus vite et de se sentir un peu plus en vie… Toutes en cœur les filles, on aura peut être l’air moins quiche si on fait un collectif :
Ça fait rire les oiseaux, ça fait chanter les abeilles
Ça chasse les nuages et fait briller le soleil…



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