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Ce peuple qu’on ne veut pas entendre

Publié le 09 septembre 2010 par Lomig

Les syndicats, comme le gouvernement, et comme une partie des médias, sont coupables d’une chose : ils ne veulent pas entendre le peuple. En tant que représentant de l’opinion, ils devraient l’écouter, mais ils restent désespérément sourds. Ce n’est pas un problème d’ouïe, mais de mépris.

Cessons de jouer systématiquement la carte du conflit : ce n’est pas le nombre de manifestants qui doit décider, en démocratie. Un président a été nommé, un gouvernement formé : si ça ne convient pas, si le peuple n’est pas satisfait, il le dira aux prochaines élections. Ce ne doit pas être le nombre de manifestant qui tranche pour une simple et bonne raison : Pour savoir ce que veulent les gens, il suffit de leur demander. Pourquoi le gouvernement ne déclenche-t-il pas un référendum ?une fois que les manifestations auront réunis des millions de gens « pour », des millions de gens « contre », qui entendra-t-on ? Les responsables syndicaux, d’associations, ou les politiciens, ou les journalistes, qui se feront leur porte-parole, en commentant les évènements et les rapports de forces, et qui interprèteront avec leur prisme. Ils voleront la parole populaire, pour faire passer leur message.

Un exemple : ce n’est pas pour faire mon populiste, mais quand j’entendais ce matin Alain Duhamel expliquer que le système par répartition est le seul possible, et le plus juste, et que la question est donc de savoir comment on le sauvegarde, les bras me tombent. Duhamel est-il si proche des politiciens qu’il doive absolument épouser leurs discours et leurs manières de poser les problèmes ?
On peut par exemple, sans être une personne absolument méprisable, penser que la vraie question est de savoir comment faire la transition proprement d’un système par répartition vers un système avec de la capitalisation. La question de Duhamel est donc tronquée. Volontairement, involontairement ? Dans les deux cas, c’est assez inquiétant.

Pour savoir ce que veulent les gens, il suffit de leur demander, non ? Mais il faut accepter pour cela que la majorité ne soit pas d’accord avec les élites. Ceux qui encensent à longueur de journée la démocratie sont-ils prêt à en jouer pleinement le jeu ?

1,1 million selon le ministère de l’Intérieur, jusqu’à 2,7 millions selon les syndicats : impossible de connaître le nombre de manifestants contre la réforme des retraites du gouvernement. Impossible, donc, de savoir ce que veulent vraiment les Français. Pourquoi le gouvernement ne déclenche-t-il pas un référendum, avec les différentes options possibles : statu quo, report de l’âge de départ en retraite, introduction de la capitalisation, de la retraite à points ?

Article paru sur Expression Libre, membre de LHC.


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