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Respect

Publié le 09 septembre 2010 par Xaviercaron

Les jeunes de banlieue ont redonne au mot ”respect” ses lettres de noblesse et celui ci a ete repris par nos jeunes tout court. Ce mot que l’on osait plus prononcer dans les annees post soixante huitardes tant il etait marque de valeur depassees ( respect de la loi, respect de l’ordre, respectable, etc …) est revenu au premier plan.

Ce grand retour du mot ”respect” est un drole de trompe l’oeil par ailleurs tres revelateur de la cavalcade effrennee de notre societe vers un individualisme toujours plus pousse. Il existe en effet trois sortes de respect.

Le respect que j’apellerais ”institutionnel”, c’est le respect que l’individu doit, collectivement, a un certain nombre de valeurs d’objets ou de personnes. Respect du drapeau, des lois, des professeurs, etc… Et puis il y a le respect individuel, c’est a dire le respect que chacun, selon ses propres valeurs et ses propres criteres va ressentir pour une valeur, un objet, une personne.

Le ”respect” pratique par nos jeunes est bien sur du second type, exclusivement. Dans les banlieues comme dans le 9eme, le respect est d’ailleurs souvent provoque par des attitudes totalement hors la loi. Entendu dans un TGV un dimanche soir, un etudiant : « Trois mois sans payer le TGV » et son copain de repondre: « trois mois, putain, respect »

Enfin, il devrait exister un troisieme tye de respect, universel, ne dependant ni de la culture, ni de l’individu et qui serait simplement le respect de l’autre. Lors de mes nombreux voyages, j’ai pu remarquer que cette valeur que l’on croirait universelle est l’une des moins equitablement distribuee. Mes champions du respect : Birmanie, Suisse, Allemagne, Hollande, Inde, Costa Rica. Les champions de l’irrespect : Chine, Salvador de Bahia,

Jamais avant d’habiter a Salvador de Bahia je n’aurais imagine qu’il existe un lieu ou cette valeur quasi universelle soit autant bafouee. Jugez en vous-meme sur un petit dejeuner type.

Il est 6 heure, je sors de ma maison. Un voisin gare sur le trottoir devant ma porte m’oblige a me faufiler pour rejoindre la rue ou je manque me faire ecraser par un mini bus qui passe a fonds dans cette rue etroite de centre ville. Apres avoir croise mes voisins joggeurs, j’arrive a la boulangerie. C’est l’ouverture,il y a du monde, je fais la queue a la caisse ou l’on me tend un tiquet pour mon cafe et mes tartines. Un homme qui arrive apres moi a tenter de commander avant se pose a cote de moi. La serveuse arrive, il tends son tiquet pour etre servi avant moi…Je bois mon cafe et mange mes tartines lorsqu’une femme au volant d’un 4×4 imposant se gare, sur le trottoir, devant l’ouverture de la boulangerie obligeant tout nouveau client a se frotter contre les murs pour entrer, bien sur elle a laisse son moteur tourner et les gaz emplissent la boulangerie. Je rentre a la maison et me demande une fois de plus ce que je fais ici, a Salvador de Bahia, la Rome noire si agreable a visiter mais si peu faite pour moi.


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