«Les Gaydailles contre-attaquent», un mélange d’humour et de courage

Jasmin Roy et ses compères nous offrent un spectacle haut en couleur dans le cadre des Célébrations de la Fierté avec «Les Gaydailles contre- attaquent» à la Place des Arts du 11 au 14 août.

Si le spectacle se veut drôle et un tantinet moqueur envers les gais, il montre aussi la dure réalité de l’homophobie et les préjugés encore bien ancrés dans la tête des gens comme le révèlent les témoignages recueillis par Jasmin Roy à travers des vox pop qui ponctuent le show.
Pour alimenter la soirée, le comédien s’est entouré de cinq protagonistes qui apportent chacun à leur manière un regard différent sur la communauté gaie selon qu’ils soient hétéros ou gais.

C’est la chanteuse jazzy et blues, Nadja, qui ouvre le bal. Sa voix suave nous transporte avec émotion à travers des photos projetées en même temps et qui exposent les joies et les combats des homosexuels.

Puis c’est au tour de Guillaume Wagner de monter sur scène. Le gagnant du Nez D’or révélation au dernier festival Grand Rire de Québec est hétéro comme son compère Michel Sigouin qui prend sa place quelques minutes plus tard. Les deux gars se moquent gentiment des gais et de leurs manières. Ils sont hétéros et ils comptent bien le rester. Mais ils aiment les gais et ils dénoncent chacun à leur façon l’hypocrisie qui règne dans le monde hétérosexuel. Pourquoi cacher son homosexualité quand on est célèbre ? Est-il si important de rester dans le placard pour plaire au public ? Homosexuel ou hétérosexuel, qu’est-ce que ça change ? Nous sommes tous des êtres humains avec nos joies et nos peines.

Faire tomber les préjugés

Mathilde Laurier est lesbienne et elle ne s’en cache pas. Pourtant, ce n’est pas marqué sur son front. Dans son numéro, elle se pose la question «Faut-il le dire ou pas» ? Ce n’est pas toujours facile de reconnaitre une personne gaie, on peut avoir bien des surprises parfois. Elle se moque du regard des autres, l’important est d’être bien avec soi-même.

Mais comment être bien avec soi-même lorsque l’on subit des violences physiques et verbales homophobes. Jasmin Roy le dénonce dans son livre Ostie de fif ! et dans le spectacle. Il intervient entre chaque numéro pour affirmer qu’en 2010, l’homophobie n’est pas une utopie de quelques homosexuels en manque de reconnaissance, mais bien une réalité qui sévit et qui détruit la vie de millions de personnes à travers le monde alors que nous sommes au 21e siècle. Et pas la peine d’aller dans des pays en voie de développement pour le croire. L’homophobie est bien présente au Québec et en particulier dans les écoles où, chaque jour, des jeunes se font traiter de tapette ou de fif sans que les autorités compétentes n’interviennent pour protéger ces élèves.

Le spectacle se termine par un numéro d’hypnose de Pierre-Olivier Cyr. Si l’expérience est un peu longue, elle a surtout pour but de faire tomber les tabous sur des choses qui sont dites anormales pour certains.

«Les Gaydailles contre-attaquent», un show à voir sans aucun complexe quelque soit son orientation sexuelle.

Article publié sur showbizz.net et sur Branchez-vous matin
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