Construction du paysage

A l'occasion d'un article du Monde concernant les enjeux de l'éolien en France, la parole est donnée à Pascal CRIBIER, paysagiste.

Sa prise de position, représentative d'une certaine classe de la population, voudrait que le paysage soit figé pour l'éternité ... Comme s'il était un pur produit de la nature ... Et que l'action de l'homme (ici l'éolien) venait à le corrompre !

Pourtant, si le rapport entre éolien et environnement n'est pas aussi simple que certaines associations environnementalistes l'affirment, la question du paysage est ici prise avec une absence de mémoire particulièrement importante.
En effet, la très grande majorité des paysages que nous connaissons, et plus particulièrement en France, sont une conséquence de l'activité humaine. Par exemple, le bocage est intimement lié à un mode d'activité agricole, le Vexin français de même. Les alpages, dont certains regrettent la disparition, qui induit certaines pertes de biodiversité, sont aussi liées à l'élevage ovin ou bovin extensif, avec les paturage d'été.
Par ailleurs, le paysage nécessite une capacité d'observation pour exister.

La difficulté pour certain réside donc dans le changement. Le changement de la forme, des éléments, du paysage : de ce qui est observable.
On peut trouver les éolienne belle ou non. Leur proximité avec certains sites peut être inappropriée, pour diverses raisons. Mais il n'est pas acceptable d'en faire une généralisation.
Lorsque les phares et autres balises ont été installés en mer ou sur la côte, de pareilles remarques auraient pu émerger, si la population avait été consultée. Pourtant, maintenant, toutes les collectivités ayant un monument de ce type sur leur territoire ne pourraient imaginer les voir disparaître.

Alors, messieurs les paysagiste, ne vous positionnez pas en NIMBY, mais participez plutôt activitement et positivement à l'évolution du territoire français et à la construction d'un nouveau paysage !