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La voiture électrique de Peugeot est-elle rentable ?

Publié le 10 septembre 2010 par 40millionsdautomobilistes

La voiture électrique de Peugeot est-elle rentable ?30 000 €. Ce sera le prix du Peu­geot iOn, la voi­ture élec­trique de PSA. Si Le Figaro rap­pelle que ces 30 000 € (prime déduite) incluent main­te­nance, entre­tien et garan­tie de la bat­te­rie, le prix d’un véhi­cule aussi petit (4,5 mètres de long) peut surprendre.

Pour s’asseoir au volant de la der­nière voi­ture verte de Peu­geot, le consom­ma­teur devra payer une pre­mière men­sua­lité rela­ti­ve­ment impor­tante – 5000 € – puis 499 € par mois pen­dant cinq ans.

Bien sûr il faut com­pa­rer ce qui est com­pa­rable. L’écart entre le prix d’une voi­ture ordi­naire et celui du Peu­geot iOn cor­res­pond peu ou prou aux écono­mies d’énergie réa­li­sés grâce à la tech­no­lo­gie verte. Autre­ment dit, l’achat de la nou­velle cita­dine est pour le consom­ma­teur d’autant plus avan­ta­geux qu’il est en temps nor­mal un gros consom­ma­teur de car­bu­rant. A l’inverse, l’automobiliste qui n’utilise que très briè­ve­ment son véhi­cule ordi­naire et dépense donc peu en essence n’aura pas for­cé­ment inté­rêt à ache­ter le Peu­geot iOn. Or, c’est jus­te­ment à un usage urbain que sont des­ti­nées les voi­tures électriques…

Voilà pour le cal­cul ration­nel. Reste la psy­cho­lo­gie du consom­ma­teur. Pour qu’un tel rai­son­ne­ment tienne la route en effet, il faut par­tir du prin­cipe que l’automobiliste moyen rai­sonne en termes de « litre au cent ». L’argument de vente de Peu­geot aurait alors toutes les chances de le séduire, puisque la fac­ture éner­gé­tique du Peu­geot iOn est trois fois moins élevée que pour une voi­ture clas­sique (1,5 à 2 € pour 100 km contre 6 €). Mais un « gros conduc­teur » ne fait pas for­cé­ment confiance à l’électrique, qui pour beau­coup de gens reste une sorte de gad­get. Et inver­se­ment, ceux qui n’utilisent leur voi­ture qu’occasionnellement, et qui donc ne dépensent pas des sommes astro­no­miques en car­bu­rant, ne sont pas for­cé­ment insen­sibles au charme par­ti­cu­lier des voi­tures vertes.

Comme n’importe quelle mar­chan­dise, la voi­ture élec­trique devra affron­ter les habi­tudes du consom­ma­teur d’une part, et d’autre part cette grande loi de la consom­ma­tion de masse, qui veut qu’un bien paraîsse d’autant plus avan­ta­geux que son prix est bas, même si l’achat de ce bien engage par la suite d’autres dépenses annu­lant l’économie réa­li­sée. Il ne suf­fira donc pas aux construc­teurs d’expliquer d’une manière très ration­nelle que leurs voi­tures vertes ne reviennent pas si cher qu’on le croit : il leur fau­dra à la fois tordre le cou aux idées reçues et entendre les exi­gences du consom­ma­teur dont le com­por­te­ment n’est pas tou­jours aussi ration­nel qu’on le prétend.

(Source)


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