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Une exposition : Le Palais-Royal (1784-1839)

Publié le 10 septembre 2010 par Paristoujoursparis

Dans le cadre de la visite du Palais Royal et dans les locaux prestigieux du Conseil constitutionnel

Du 18/09/2010 au 19/09/2010

Horaires : sam-dim 9h30-18h (dernier accès)

Le Palais-Royal (1784-1839)

“Exposition de dessins et gravures des XVIIIe et XIXe siècles en provenance de la Bibliothèque nationale de France, représentant le Palais-Royal.

Rodolphe Trouilleux, historien et commissaire de cette exposition dédicace à cette occasion son ouvrage “Palais-Royal, un demi-siècle de folies, 1784-1830” (Paris, 2010, éditions Bernard Giovanangeli).”

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L'allée de marronniers fourmille de monde, et jusque sous les ombrages du fond on aperçoit une presse de promeneurs, des groupes mêlés d'où se détachent des perruques de robin et des calottes d'abbé. Au premier plan, les petits maîtres en catogan font la roue dans leur haut collet noir, dans leur cravate de mousseline à trois tours, dans leur frac collant de casimir écarlate, envoient des baisers du bout des doigts, comme celui-ci qui est le duc de Chartres, ou bien regardent en souriant comme celui-là, en habit d'amour, en frac rose, en culotte rose, un éventail à la main, si indolemment allongé sur quatre chaises. Des fouets se plient sous les bras, des nœuds de rubans fleurissent la tige des bottes. Des nabots, haussés sur leurs pointes, font les jolis cœurs. Des jeannots en bonne fortune vont, béant, le tricorne étonné. Une rose oubliée sur la paille d'une chaise marque un rendez-vous. Les nouvellistes autour d'une table, écoutent un habitué de l'assemblée militaire. Veste rouge et la serviette sous le bras, un petit garçon du café de Foy apporte deux glaces sur un plateau.

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Tout le Palais-Royal est là, le Palais-Royal des six cent trente-trois filles : le sérail est lâché. Les femmes entretenues, les courtisanes, les filles, lasses de fredonner en se balançant sur une chaise à l'écart, défilent une à une, deux à deux, trois à trois. Elles sont à la nouvelle mode : les robes à queue, «vrais balais du Palais-Royal », laissent voir maintenant, écourtées, les fins bas de soie ; l'extravagance des chapeaux a presque disparu ; il y a des bonnets de linge, et des cheveux naturels frisés à l'antique, que relève seulement un ruban bleu. Partout, des toilettes envolées, légères, aériennes, gazes, linons, robes à transparents, couleurs gaies, vivantes, célestes, qui avec du blanc, du rose, du bleu, font éclater la mode tricolore. Vraie foire de volupté où des têtes d'hommes se penchent sur le cou des femmes, où des matrones, pareilles à des spectres, promènent des petites filles, où l'on voit, comme dans un musée du vice, un échantillon de tous les costumes et de tous pays : là-bas, la grande belle Cauchoise ; ici, une petite femme à la jupe jaune, au corsage de dentelle noire, qu'on prendrait pour une manola de Goya...”

Goncourt (E. et J.) Histoire de la Société française pendant la Révolution, Paris, Didier, 1864.

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