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Ce soir au théâtre, le débat sur les retraites

Publié le 11 septembre 2010 par Pierre

Ce soir au théâtre, le débat sur les retraitesLe gouvernement est en train de faire passer sa réforme du système des retraites. Cette réforme est-elle nécessaire ? Le projet du gouvernement est-il pertinent ? Efficace ? Juste ? D’autres arbitrages auraient-ils été préférables ? Beaucoup de questions, peu de réponses : il s’agit d’un sujet très complexe, très technique, pour lequel une prise de position spontanée ou idéologique n’a pas beaucoup de sens.

Heureusement, dans le paysage, il y a le PS et les syndicats. Ils s’opposent au projet du gouvernement, leur rôle est donc de formuler des propositions alternatives et d’engager un rapport de forces afin d’amener le gouvernement à revoir sa copie. Et là, le citoyen peut se faire un avis, prendre position, bref, prendre part au débat. Voilà pour la théorie.

Sauf que le PS n’a pas vraiment de projet alternatif pour la réforme des retraites. Derrière le baratin indigné, aucune proposition sérieuse n’émerge. Derrière les contradictions de Martine Aubry, les petites phrases de Hollande ou de Colomb, on se rend compte que cette opposition au départ à la retraite à 62 ans est purement tactique. Elle correspond à ce que le PS suppose que le peuple attend de lui. Comble de l’hypocrisie, Ségolène Royal défend le retour à la retraite à 60 ans… « mais pas à taux plein » précise-t-on discrètement… ben voyons…

Sauf que les syndicats font à peu près la même chose. Le face à face habituel avec le gouvernement, sans grande illusion sur son issue. Pour ma part, je n’ai jamais rien compris aux discours des syndicats sur les retraites : au-delà des envolées lyriques, j’attends toujours d’entendre un projet cohérent et crédible. Leur position uniquement défensive sur les acquis sociaux m’agace. Si, face au projet d’inspiration libérale du gouvernement, il n’y a pas de projet de société alternatif, alors on ne peut qu’être en position de défaite annoncée, en ne pouvant espérer au mieux que limiter les dégâts. Et ce n’est pas le spectacle des manifs dans la rue qui peut me convaincre davantage : cette forme d’expression ritualisée, encadrée, prévisible, n’est qu’un élément de plus dans ce jeu de rôles vu et revu.

Au final, le citoyen est pris pour un i

Ce soir au théâtre, le débat sur les retraites
mbécile. Ce débat sur les retraites n’en est pas un puisqu’il est déjà réglé, car toute la classe politique est finalement d’accord pour accepter la réforme telle quelle. Mais ces rouages du pouvoir et de la décision ne sont pas visibles. Ce qui est montré au citoyen, c’est cette pièce de théâtre, ce sinistre bal d’hypocrites, qui ne contribue évidemment pas à grandir la classe politique et syndicale.


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