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Entourage: Saisons 1 à 3

Publié le 11 septembre 2010 par Shoone

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Entourage: Saisons 1 à 3

Je sais, je sais, je suis très en retard sur Entourage. Mais il faut que je vous avoue que je ne me suis décidé à tenter la série que l'an dernier et que les débuts ont été un peu difficiles pour moi. Je vais aller droit au but: je me suis fait un peu chier pendant la saison 1. ça va, ce n'était pas un calvaire non plus, ce n'était que 8 petits épisodes. A regarder d'une traite, ça ne dure qu'à peine 4h. 4h avec un groupe de potes vantards et feignants qui malgré leur humour ou leur drôles de galères n'ont pas toujours grand chose à raconter.

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Alors c'est vrai que je n'y ai pas forcément mis du mien... une série sur les coulisses d'Hollywood ça m'intrigait et me laissait sceptique en même temps. Mais j'ai découvert qu'en fin de compte l'univers du cinéma n'était qu'un background en saison 1. On se focalise davantage sur la star en devenir Vince Chase et sa bande, composée d'Eric son manager improvisé, Drama son frère "comédien" has-been et Turtle son... chauffeur/rappeur et ami. Le titre aurait du me mettre la puce à l'oreille en même temps. C'est donc la vie et l'amitié de ce groupe qui est censée nous intéresser. Pour ce qui est de l'amitié, c'est l'un des points forts du show, elle est particulièrement bien retranscrite par nos 4 compères. Seulement, même si l'on peut prendre un certain plaisir à suivre leurs quelques amusantes pitreries ou galères  et avec le ton décontracté typique d'HBO, le vide des histoires de coeur/cul (au choix) a de quoi laisser perplexe. Il faut alors attendre la toute fin pour qu'enfin une histoire se dégage un peu du lot. Il s'agit de celle de Queens Boulevard, le film improbable que doit tourner Vince. Se fera, se fera pas, divergences d'opinions avec un réalisateur à l'ego surdimensionné assez jouissif, disputes entre amis, voilà qui m'a un peu plus réveillé. Sauf que c'était un peu tard. Résultat, je suis ressorti de ces 8 premiers épisodes avec un sentiment bien mitigé, mais de frustration également devant le potentiel deviné dans ce show mais inexploité.

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Du coup, ce n'est qu'un an plus tard que j'ai décidé de donner une seconde chance à Entourage en entamant sa 2e saison. Je ne vais pas dire que j'ai retrouvé une série radicalement différente, mais plus passionnante, ça c'est sûr. L'augmentation du nombre d'épisodes, qui passe de 8 à 14, qui permet de mettre en place de grands arcs enfin plus croustillants, y est pour quelque chose je pense. On a ainsi Vince sur le point de voir sa carrière exploser avec le film Aquaman réalisé par James Cameron himself mais qui risque jusqu'au bout de tout faire capoter avec le retour de son amour de toujours Mandy Moore. C'est le caractère imprévisble et instable des tourtereaux qui rend les choses excitantes à suivre. A côté de ça, on consolide le personnage d'Eric qui se trouve une relation stable avec la belle Sloane et qui fait quelques progrès en tant que manager même s'il conserve souvent une vision trop idéaliste des choses. Mais la meilleure intrigue de la saison pour moi ne vient ironiquement pas des boys mais du génial Ari Gold, l'agent sans scrupules de Vince et l'incarnation vivante du cynisme professionnel. Le personnage, tout comme l'acteur et son jeu assez démentiel, se révèle véritablement durant cette saison avec son conflit avec Terrence, le directeur de son agence qu'il remplaçait jusque là. Sa lutte délurée et ses petits stratagèmes pour reprendre le contrôle sont jubilatoires. L'épisode où il finit par quitter l'agence, son drôle d'assistant chinois gay sous le bras, reste pour moi le meilleur de la saison. Un must, avec un Jeremy Piven magistral. L'atmosphère mise en place en saison 1 est sinon toujours là, quelque peu améliorée avec davantage de références à l'industrie de l'audiovisuel. Enfin, je ne vais pas revenir sur les différentes historiettes de Drama et Turtle, la plupart du temps juste là pour garantir l'aspect comédie de la série. C'est pas forcément toujours très inspiré, mais il y en a quelques unes bien rigolotes comme celle du bannissement de Drama du manoir Playboy. Pour résumer, il n'y a pas photo, la saison 2 d'Entourage est pour moi meilleure que la première. Plus haletante, plus ambitieuse, plus riche et plus drôle, j'ai là enfin compris ce qu'on lui trouvait à cette comédie.

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Et puis arrive la saison 3. Sans tout foutre par terre, elle constitue quand même une petite déception. Mais je me disais bien que de toute façon, le niveau atteint par la saison 2 serait difficile à maintenir. Le début de saison n'est pas mauvais pour autant. Les premiers épisodes se chargent ainsi avec réalisme et sans précipitation de traiter la sortie d'Aquaman et ses conséquences. Mais alors après, gros coup de mou. J'ai eu comme l'impression que les scénaristes peinaient à relancer la machine suite à l'excellente intrigue Aquaman. La première erreur, c'est Dom, l'ancien "camarade" de Vince tout juste sorti de prison qui vient jouer les pique-assiettes. L'histoire est prévisible et lourdingue au possible... heureusement, les auteurs ont l'intelligence de vite éjecter le personnage. Mais un peu trop tard quand même. Il a le temps d'empêcher Vince d'enchaîner avec Medellin le film de ses rêves en mettant en rogne le producteur avec une histoire de vol débile. Une façon complètement maladroite et tirée par les cheveux de faire obstacle à Vince et à la poursuite de sa carrière. Finalement, un autre obstacle un peu mieux amené se dresse ensuite devant lui et le film qu'il veut à tout prix tourner. Il s'agit de la Warner et de son président qui veulent garder Vince tout pour eux. Dommage que ce conflit acteur/studio ne soit pas plus creusé... j'aurais aimé voir les choses dégénérer un peu plus. Au lieu de ça, on se contente de retourner à la case départ. En parallèle, c'est le moment que choisi Ari pour lancer sa propre agence. On peut d'ailleurs le remercier car une fois de plus il livre une excellente intrigue rocambolesque et déjantée qui sauve la première partie de saison. Je souris encore en pensant à l'épisode où il fait tout avec sa femme pour que personne ne sache qu'il monte sa boîte.

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Pendant ce temps, Vince et Eric sont toujours au chômage ce qui nous vaut pas mal d'historiettes qui ne mènent à rien mais parfois très marantes comme la virée à Vegas, la partie à trois d'Eric, Vince qui tire son coup avec une fan ou la rencontre avec le vieux producteur Bob Ryan. Cette rencontre se transforme d'ailleurs en une plus grande intrigue lorsque Bob propose à Vince un film sur les Ramones... c'était prometteur mais c'est vite troquée contre une autre histoire: la séparation Ari/Vince. Car voilà, Ari s'engueule avec  Bob qui finit par refiler son projet à la Warner (en froid avec Vince, rappelez-vous). On aurait pu alors retourner à la case départ une énième fois, mais la série prend cette direction inatendue de la rupture avec Ari. A la base, l'idée était plutôt intéréssante. Elle bouleversait l'ordre établie jusque là. Mais finalement, on y revient très vite à cet ancien équilibre avec Ari qui a plus d'un tour dans sa manche et réussit à force de persévérance à remettre la main sur le projet Medellin (il manque d'abord d'y arriver lors d'un génial épisode se déroulant pendant une fête juive) et arrache ainsi Vince à sa nouvelle agent, une pauvre minette qui ne sera au bout du compte qu'une conquête de plus sur la liste de l'acteur. J'aurais malgré tout bien aimé le petit passage à vide d'Ari avant ça. C'était marrant de le voir se ramollir malgré lui avant de paniquer à cette idée (excellent l'entretien avec la psy!). Sinon en saison 3, Turtle et Drama auront quand même eu droit à de vraies intrigues. Turtle se lance dans la production d'un rappeur avant de tomber amoureux et Drama est embauché sur une série. Sans surprise c'est l'intrigue de Drama que j'ai préféré. Evidemment, parce que forcément en tant que sériphile ça allait plus me brancher... mais aussi parce que j'aurais en 3 saison appris à apprécier Drama et ses humiliations quotidiennes défiant souvent les limites de la décence. En tout cas, on se retrouve au final avec une saison 3 pas mauvaise et certes très divertissante mais plus irrégulière et moins rigoureuse que le précédente.

En conclusion, après avoir peiné à cerner la série avec ses débuts en douceur, j'ai fini par jubiler en la voyant totalement s'épanouir en une saison 2 bien maîtrisée et passionnante. Si la saison 3 n'est pas du même calibre, elle me confirme au moins la découverte d'un personnage hors-normes qui vole facilement la vedette au quatuor de héros initiaux sympathique mais parfois chiant, un personnage superbement interprété par Jeremy Piven, j'ai nommé Ari Gold.


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