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Publié le 11 septembre 2010 par Frontere

?(Houellebecq avec son chien Clément)

« Le silence retomba dans le café. Près d'eux, un vieillard très maigre, en pardessus gris, s'assoupissait devant son Picon bière. Á ses pieds, un petit chien ratier blanc et roux, obèse, somnolait à demi, comme son maître. »,  p. 205

→ Michel Houellebecq, La carte et le territoire, Flammarion, Paris, 2010

De Michel Houellebecq j'ai lu Extension du domaine de la lutte¹, Lanzarote², Plateforme³ » et la plupart de ses poèmes publiés en livre de poche. Je lis en ce moment La carte et le territoire dont on parle pour le prix Goncourt ; il figure dans la première sélection. Toujours à propos de cet auteur, j'ai aussi lu un essai : Houellebecq, en fait de Dominique Noguez (Fayard, 2003) avec une partie III. très intéressante sur « Le style de Michel Houellebecq », p. 97 à 154

A contrario je n'ai lu ni Les Particules élémentaires (1998) ni La Possibilité d'une île (2005), à ce propos on notera cette curiosité : Carla Bruni qui chante Michel Houellebecq... 

Comme Constantin Guys, Houellebecq est un "peintre de la vie moderne" : il nous fait découvrir un univers grisâtre, le monde d'aujourd'hui, rehaussé par la palette d’un grand peintre comique de la modernité ; je le situe dans une lignée littéraire : Gustave Flaubert - Louis-Ferdinand Céline - Boris Vian. Explications sous forme d'un simple aperçu.

Je vise le Flaubert de Bouvard et Pécuchet pour l’aspect inventaire, quasiment compulsif, on le retrouve chez l’artiste Ged Martin dans La carte et le territoire, s’y ajoute le thème de la bêtise dont on peut considérer que Flaubert l’a préempté (cf. Le dictionnaire des idées reçues) ; c'est vrai, le regard de Houellebecq sur ses personnages n’est pas exempt de moqueries, même si vient s'y greffer une forme de compassion ;

Á Louis-Ferdinand Céline, Houellebecq emprunte le côté dérisoire et pathétique, voire "pauvre type", de ses personnages, notamment dans Extension du domaine de la lutte ;  

Pour Boris Vian, je pense plutôt à des chansons comme Le petit commerce - c’est flagrant dans La carte et le territoire qui défend le terroir et la tradition un peu dans l'esprit de Chasse, Nature, Pêche et Traditions! deux fois cités dans le livre - ou La complainte du progrès : je dirais cependant un Vian mâtiné de Gainsbourg, par le truchement du recours à la citation de marques ou d’objets nouveaux générés par le progrès. L’influence de la science-fiction est par ailleurs patente tant chez Boris Vian que chez Houellebecq, dont on oublie qu'il a publié en 1991 un essai consacré à H.P. Lovecraft (1890-1937) sous-titré Contre le monde, contre la vie (Éditions du Rocher).

Dominique Noguez dans l'essai cité ci-dessus évoque l'influence de Baudelaire, d'autres celles d'Emmanuel Bove (1898-1945) ou de Georges Perec (1936-1982) voire d'Émile Zola et du naturalisme... Et vous-même, avez-vous lu Michel Houellebecq, quelles influences décelez-vous dans son œuvre?

Post-scriptum : je signale la parution récente de Houellebecq, écrivain romantique de Aurélien Bellanger - c'est son premier livre - chez Léo Scheer (je l'ai ajouté en tête de la liste des livres consacrés à Michel Houellebecq dans l'encyclopédie en ligne Wikipédia

Notes

¹ Extension du domaine de la lutte, Maurice Nadeau, 1994
² Lanzarote, Flammarion, 2000
³ Plateforme, Flammarion, 2001


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