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Anna et Lolita

Publié le 10 septembre 2010 par Alarecherchedeslettresperdues
 Dans l'incipit de La Distribution des Lumières (Flammarion, 2010, p 142-143):
Anna, parfum de mes phrases répétées pour moi seulement, ma plainte, mon Dieu, mon grincement de dents. La langue sur le palais entre deux ouvertures
Annalussing pour Jérôme.
Anna en italien pour moi : Anna. Et le nom se transforme dans le miroir, An a vu Na et vice versa, vertige de ce qui est noté. Si Anna montait dans une tour comme dans Vertigo et tombait, on reverrait des n et des a éclatés, dispersés par terre mais de quoi reformer Anna, comme Zola a formé Nana, en faisant crier les parieurs d'une course de cheval. Se redressant, le n passe par-dessus le a, il l'entrejambe, comme le cavalier enjambe sa monture. (La jambe d'Anna est si belle que j'en fais le serment.)
Lussing au collège, avec ou sans "Madame" devant. Anna dans mes bras, déshabillée du nom de famille. Nue, sans nom, comme une princesse de conte de fées.
Stéphanie Hochet rend hommage à Nabokov (Lolita) :
Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.
Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita.


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