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Les accords à 3 Bâle(s)

Publié le 14 septembre 2010 par Lomig

Les accords à 3 Bâle(s)Après Bâle 2, voici venir les accords de Bâle 3. La logique est la même : il s’agit de contraindre les banques à posséder une certaine proportion de leur capital en fonds propres. Ce qui permet, sur le papier, d’éviter les risques trop importants. Bâle 2 n’avait pas permis d’éviter la crise, les accords de Bâle 3 seront-ils plus efficaces ?

Outre le fait que la réalité a montré à quel point ces contraintes réglementaires sont inopérantes (Bâle 2, c’est en 1988 : on voit avec quelle efficacité la crise financière a été évitée), il faut souligner que les vrais causes des crises financières ne sont pas analysées. Ce qui n’est guère étonnant, vu que le comité de Bâle est un consortium des dirigeants des 10 plus grosses banques centrales. Ceux-là même qui ont joué avec la monnaie, avec les conséquences que l’on sait !

Pascal Salin l’a expliqué, avec d’autres comme Vincent Bénard : la crise financière est venue de l’interventionnisme étatique, notamment par les manipulations monétaires incessantes (le fait des banques centrales, notamment américaine), et par l’interdiction de facto de la faillite pour les banques. La faillite est pourtant un élément de régulation essentiel de l’économie.

Je cite Vincent Bénard, président de l’Institut Hayek et membre du Réseau LHC, qui dit ce que pourrait être une bonne « réglementation » :

  • En finir avec la comptabilité créative « hors bilan » (les finalités du hors bilan doivent être limitées au dévoilement des cautions et garanties à des tiers, point barre), et punir comme une escroquerie aggravée engageant la responsabilité personnelle des dirigeants sur l’intégralité de leurs biens la dissimulation aux actionnaires de risques pris par le biais de « Special Investment Vehicles » et autres joyeusetés, notamment off shore.
  • obliger les banques à dévoiler de la façon la plus transparente les « produits primaires », actions, obligations, immobilier, contenus dans tous leurs produits dérivés ou agrégés,
  • laisser le marché décider qui prend trop de risque, qui n’en prend pas, laisser évoluer les taux d’intérêts naturellement en fonction de ce jugement, sans donner un privilège de notation à quelques agences en position d’oligopole protégé… et de fait en grave conflit d’intérêt.
  • et surtout, LAISSER LES MAUVAISES BANQUES FAIRE FAILLITE, selon des modalités techniques qui partagent le fardeau entre actionnaires et créanciers, déjà exposées ici.

Qu’ajouter à cela ? Rien, sinon rappeler, encore et encore, que régulation n’est pas synonyme de réglementation, et qu’utiliser indifféremment les deux est le signe, au mieux d’un coupable manque de rigueur, au pire d’une volonté de désinformer.

Article paru sur Expression Libre, membre de LHC.


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