Une enquête récente de la Sécurité routière a mis en évidence une baisse de la mortalité sur les routes. Les huit premiers mois de l’année 2010 totalisent 2626 personnes décédées contre 2805 en 2009 sur la même période. 179 vies sauvées.
« 40 millions d’automobilistes » ne peut que se satisfaire d’une telle évolution, pour des raisons évidentes (moins de morts et d’accidents à déplorer, moins de souffrances dans les familles), mais aussi parce que la Sécurité routière est la pierre angulaire d’autres dossiers tels que les conditions d’attribution du permis de conduire, la sévérité des autorités envers les automobilistes, la tarification des assurances ou encore la tentation de substituer au principe de responsabilité le principe de précaution, sous le prétexte bien commode que la liberté fait des morts.
En effet, plus il y a de morts sur les routes, plus les lois se durcissent : le prétexte du nombre de morts sur les routes n’est certes pas pour rien dans les exigences toujours croissantes des auto-écoles vis-à-vis de leur jeune clientèle, vulnérable et désarmée. Sans parler de l’obligation faite aux futurs automobilistes de prendre en compte le facteur « environnement » le jour de l’épreuve.
Mais il est encore trop tôt pour se prononcer. Il faudrait à l’État bien plus que cette diminution de 6,4% pour apprécier les vertus d’une plus grande modération envers les automobilistes et admettre que l’augmentation du nombre de procès-verbaux n’a en soi aucune incidence directe sur les chiffres de la mortalité. On ne peut donc se contenter d’attribuer à la politique du gouvernement la baisse de la mortalité sur les routes : il faut surtout comprendre précisément ce qui, dans les différentes mesures adoptées, a pu épargner la vie de 179 automobilistes.
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