Halala, ce bon Borgnine ! Il ne s’est jamais arrêté et il continue. Pendant deux ou trois décennies, il n’y en a pas eu un pour porter l’uniforme comme lui. Ici, il est en policier qui a tout vu et à qui on ne la fait pas… Mais à qui on fait le coup du nouveau partenaire qui est en fait un robot tellement sophistiqué qu’il ressemble à s’y méprendre à un de ces acteurs qu’on peut embaucher pour moins cher qu’un ingénieur de la NASA. Et le robot est trop parfait alors on se marre bien de ses réactions surtout que personne ne sait ni ne doit savoir qu’il en est un, d’où quiproquos, improvisations et sourires à volonté pour qui supporte l’improbable (ces flics en uniformes se voient confier des supers enquêtes), le grossier (objets inanimés, avez-vous donc une âme ?), les zigzags scénaristiques (il y a des changements de casting à la sauvette) et cinquante-deux minutes de Borgnine qui doit avoir des dettes à payer ou d’autres chats à fouetter… À priori, quand vous aurez vu ce générique je n’aurai plus rien à vous dire (ouais, c’est ça, dans tes rêves…).
Ne cherchez pas. On est en 1977 : c’est dix ans avant RoboCop. Et ne vous frappez pas non plus si vous ne vous en souvenez pas : la série n’a eu que huit épisodes. L’écrivain et scénariste américain Harlan Ellison a réclamé des droits sur ce concept car il jurait qu’il était pompé d’un de ses développements, mais il faut se rappeler qu’il fut un spécialiste des procès de ce genre. Avec Borgnine, pour jouer le « robot » à qui il ne manque qu’une âme, mais qui prouve toujours qu’il en a une c’est Michael Shannon et l’ethnique qui pique trop typique du second plan c’est John Amos (Good Times, Hunter, All About the Andersons, The West Wing, Men in Trees…).
La série n’a pas tenu, même après la tentative de la relancer en retournant un nouveau pilote. En France, nous connaissons mieux une autre série avec exactement le même pitch de départ : Holmes & Yoyo qui était diffusée en même temps (elle avait démarrée quelques semaines plus tôt) et qui connaîtra à peu près le même sort, même si elle était bien plus drôle. Du coup, de Future Cop, nulle trace dans les bacs de DVD.
Je ne vous en dis pas plus, parce que quelqu’un d’autre avant-moi l’a fait avec brio, c’est Jean-Noël Lafargue qui a écrit un très bel article magnifiquement illustré sur cette série.
J.B.
VN:F [1.9.6_1107]