Magazine Humanitaire

2ème MARAUDE DU 21 DECEMBRE 2007

Publié le 28 décembre 2007 par Jean-Paul

(La maraude à pattes, quoi que… depuis qu’on s’est fait piquer les biclos, y’a plus que des maraudeurs à pattes) D’ailleurs, ne croyez pas ce que vous raconte le censuréJP, je suis allée lui tâter du mollet moi !! et il a encore de la route à faire le pèpère pour avoir des mollets d’acier comme « y dit » !
Des mollets d’acier !!!! L’autre soir déjà il a essayé de nous  faire croire qu’il avait des tablettes !!!
Pufff !!!! (des tablettes de chocolat censuré !!).

Alors ce soir au programme : 2 maraudes,  d’un côté JP et Aurélie, de l’autre Gégé, Laure et moi-même !!

BIENVENUE A NOTRE NOUVEAU MARAUDEUR : JARROD
(Bon ne vous emportez pas, nous n’avons pas trouvé un 3ème mec, c’est juste le nouveau compagnon à 4 pattes de Laure). Ben ouai ! même les chiens sont bien plus braves que nos concitoyens !!
Mes amis, celui-là c’est la crème des chiens, tout le monde le caresse et le papouille ! (j’en serai presque jalouse !)
En fait cela fait un bon lien avec nos amis de la rue.

Et voilà notre Gérard qui nous demande de nous pousser car il va verser le Thé.
ET HOP¨TOUT PAR TERRE comme d’habitude !!! Bon il s’améliore, censuré (hé oui c'est mon pote)

Nous partons à peu près dans les temps, pas très chargés ce soir car je ne peux rien porter. Alors soupe, café et thé bien sûr garnissent les sacs à dos de Gégé et Laure. Je me chargerai uniquement de quelques boîtes de fromage, de pain et quelques slips et chaussettes de secours.

Direction la Gare, car comme nous vous l’avons déjà expliqué, plus personne sur le boulevard de l’hôpital.

Nous apercevons Vivianne vers qui nous nous dirigeons. Embrassades, café, cigarettes comme d’habitude toujours très heureuse de nous voir. Nous l’informons que nous marauderons la nuit du 31/12 et que pleins de surprises seront au programme. Elle semble très touchée car elle n’a pas oublié que l’année dernière c’est avec elle que nous avons fêté les 12 coups de minuit. Un ami que nous ne connaissons pas s’approche et commence à l’invectiver, lui reprochant de ne pas aller dans des centres d’hébergements. Il nous assène au passage que ce que nous faisons ne sert à rien. Même pas le temps de répondre que déjà notre VIVI si discrète d’habitude lui rétorque, que si ! Justement on est là pour discuter et leur rappeler que quelqu’un pense à eux et qu’on les aime bien. Tout cela avec des larmes plein les yeux. Sur ce, je lui répondrai qu’on ne les aime pas bien.

ON LES AIME TOUT COURT !!.

Arrive un couple que nous ne connaissons pas. La femme est fatiguée et décide de s’asseoir à même le sol pour prendre son bol de soupe. Discrètement je demande au Monsieur s’il a besoin de slip ou de chaussettes.
Ils accepte et me demande en douce aussi des slips pour la Dame. Et oui on en est là !! Les femmes mettent des slips d’homme faute d’autre chose (Ce n’est pas la première femme qui accepte des slips d’homme, j’en rencontre au moins 3 par semaine). Nous avons bien des slips de femme mais ils sont tous de petites tailles, alors nous n’arrivons pas à les écouler. Vivianne me réclame des slips de femme, je lui promets que ce sera un de ses cadeaux du Nouvel an. Elle est touchée, et nous assure qu’elle a gardé tout spécialement pour nous, une bouteille de champagne qu’on lui a offerte. Nous promettons que nous passerons prendre une petite coupette avec eux.

Et voilà !! Ils sont comme ça nos amis de la rue. Même avec rien ils trouvent toujours le moyen de nous faire plaisir !!

Nous continuons vers la gare, à la recherche de notre couple mythique : Francine et René bien sûr ! Je descends en éclaireuse dans les couloirs du métro pour voir s’ils sont là. Oui ils sont bien là. René mort de fatigue, allongé de tout son long. Francine à Genoux se tenant à son chariot. Ce qu’ils sont fatigués, c’est poignant de les voir ainsi  ILS EN ONT MARRE DE LA RUE !! Alors je sais ce ne sont peut-être pas les plus faciles à réinsérer,mais il faudrait peut-être essayer de les caser quelque part non ?? Ils sont malades tous les deux et on sent qu’ils ne tiendront plus très longtemps comme cela.

Nous restons un long moment avec eux, car ils aiment ça. J’arrive à faire rire aux éclats le René qui après avoir entonner une chanson à tue-tête me demande si je veux l’embrasser sur la bouche. Comme ça tout de go ! Il est mort de rire le bougre.

Nous partirons attristés et impuissants de les laisser là, mais contents de leur avoir apporté quelques instants de bonheur. Putain c’est moche la rue !!

En remontant nous tombons sur la bande de la Rue Buffon : Et voila le BRUNO fière comme « un bar tabac »bombant le torse quand je lui dit que je l’ai vu au JT de 20H00 sur la 2 !
Nous resterons un bon moment à nous raconter des bêtises tous ensemble. Bien sûr nous avons servi soupe et café à tout ce petit monde. Ils nous attendront avec impatience le soir du réveillon.

Ce soir j’avais prévu : « soirée MADELEINES », mais j’ai fait un bide avec mes madeleines,
les fraises TAGADA ou les nounours en chocolat ont plus de succès d’habitude. Je retiens la leçon !!

Nous cherchons MICHAL, qui ne parle pas français, il est Polonais je crois. Nous arrivons à nous comprendre avec mes quelques mots d’anglais. Pas facile ce garçon. Au début il ne voulait rien nous dire et de semaine en semaine je crois que nous avons gagné sa confiance. Il accepte des chaussettes, du fromage, quelques petites choses, par ci par là. On sent bien qu’il ne veut pas de charité
Nous lui avons déjà fait une invitation mais il n’est pas venu à la maison du 13. Depuis la semaine dernière, il nous montre ses chaussures complètement décollées. Cette semaine encore il nous réclame des chaussures. Je lui refait une invitation en lui expliquant que nous allons lui mettre une paire de chaussures de côté (ce que fera notre Beau Gégé, dès qu’il aura mis un pied à la maison du 13). J’espère qu’il sera passé dans la semaine.

Nous décidons d’aller faire un tour du côté du Quai de la Rapée car il y a un moment que nous n’y sommes pas allés. RAS pas une tente, pas une personne en vue (tant mieux, car c’est plutôt glauque par là)

Nous décidons d’aller faire un tour sous le Pont Charles de Gaulle, nous avons aperçu de loin une silhouette que nous prenons pour celle d’un homme que nous avons déjà vu très souvent, et qui se couche sur une bouche de métro au ras de la chaussée. La personne est emmitouflée dans une couverture, quand elle sortira la tête nous serons surpris de découvrir une femme. Pas très sympa, elle nous envoie bouler. Il faut dire que nous l’avons probablement réveillée. Elle est en pyjama, et nous fait comprendre d’aller voir ailleurs. Ce que nous ferons ne voulant pas la perturber d’avantage.

Aller Zou on va faire un tour sous le Pont Charles De Gaulle pour voir Jacky, mais il est déjà trop tard et tout le monde est couché. Nous passons notre chemin et décidons d’aller voir Viviane,Walid et Patrick. Là aussi il sera trop tard, ils sont bien au chaud et nous les exhortons à y rester. Patrick est content que nous soyons passés Surtout sa petite chérie « Laure ».
Nous avions décidé après cette visite de rentrer et de ne pas pousser jusqu’au Tunnel d’Alain, car nous pensions le trouver couché. Raté ! dès que je me retourne nous le voyons arriver avec sa compagne et tout content de  voir sa « PUPUCE » comme il m’appelle environ 250.000 fois durant la ½ heure qu’il passe avec nous, nous invite « chez lui ». Là nous rencontreront un garçon charmant qui a déjà 7 ans de rue, mais qui se porte vraiment très bien, pas alcoolisé du tout, propre et bien habillé. D’ailleurs nos 2 tourtereaux le sont aussi et je leur en fais la remarque.
Nous passerons ½ heure ensemble puis nous remonterons vers la maison du 13. Il est déjà 00H30.

A L’HEURE OU L’ON PARLE TANT DES FEMMES DU P…
JE VOULAIS JUSTE A MA FACON, RENDRE UN HOMMAGE POINTU A TOUTES LES FEMMES DE LA RUE !
PETIT POEME A 2 SOUS :

Tout ce qui brille n’est pas or !

Pas besoin de courir les rives du Nil pour mirer des trésors millénaires,
On peut en contempler chez nous, là, couchées par terre,
« y’a qu’à s’baisser » pour les ramasser !
Dépêchez-vous, car pas sûr qu’elles aient un prochain anniversaire !
Pas besoin d’un Jet pour aller à leur rencontre,
De bonnes chaussures, de la soupe, du café et de l’amour suffiront à aller à l’encontre
de préjugés totalement déplacés,
Pas besoin d’une princesse à la veste réversible pour briller,
Elles sont là, les vraies princesses : dans la rue,
Et sans rien sur le cul !
Pas de doute, si vous les connaissiez,
A leurs pieds on vous trouverait couché,
Nos princesses à nous, sont peut-être bâties dans du brut,
Mais dans l’amour qu’on leur porte, il n’y a aucun but !
A Toutes ces femmes de la rue,
Qu’il faudrait monter aux nues,
Je voulais juste dire qu’on sera là, encore et encore,

Jusqu’à ce qu’il n’y ai plus de dehors !

NDLR : tu sais ce qui te disent les petits ? : Encore une fois et je remet la photo... :-)


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