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#22 - Bug dans le temps

Publié le 31 mai 2010 par L3ctro

22 - Bug dans le temps Vendredi 21 novembre 2008 – 00h00
Alentours de Phoenix, Etats-Unis

   Chris finissait de ressentir la fraîcheur du voyage dans le temps et avait toujours les yeux fermés.
Il fallait définitivement qu’il mette des lunettes de protection lorsqu’il se téléportait. Finalement, ne sentant plus rien autour de lui, il ouvrit les yeux, en espérant qu’il n’y ait personne aux alentours.
Bizarrement, lorsqu’il regarda, il ne vit qu’une nuit noire. La pollution lumineuse générée habituellement par la ville de Phoenix située à un kilomètre de là n’était pas présente ; tout comme le bruit de la circulation. Il n’entendait en effet que le vent s’engouffrant dans les arbres morts avoisinants.
S’expliquant ceci par un défaut de vision et d’ouïe dû au voyage, il se mit en route vers les hangars.
Une série de hangars de taille moyenne s’étendait dans le désert à perte de vue, à l’exception près que le deuxième était détruit. Ce détail le gêna fortement : en effet, il s’agissait de son hangar, de celui dans lequel il avait entreposé tout son matériel.
Tout ce qui restait de ce hangar était un tas de pierres, et de poutres en métal, sur le sol.
Il avait emprunté celui-ci, étant désaffecté depuis plus de vingt ans maintenant. Autrefois, ces hangars faisaient office d’usines, ou d’entrepôts pharmaceutiques. Depuis, ils étaient tous hors-service, sauf un, le premier. C’est pour cela qu’il ne l’avait pas emprunté. Le premier faisait office de garage automobile, toujours en service.
Machinalement, Chris, une boule en train de se former dans sa gorge, se mit en quête de trouver son matériel, et surtout son générateur, qu’il avait mis tant de temps à construire.
Il se mit à courir en regardant dans chacun des hangars, en soulevant des grilles, en regardant à travers les fenêtres, mais rien n’y faisait. Les quarante hangars suivant le sien étaient vides.
Cela n’était pas normal. Lorsqu’il reprit ses esprits, essoufflé, il décida de se diriger vers la ville de Phoenix.
Lorsqu’il s’approchait des maisons pavillonnaires, il vit que le panneau d’entrée de la ville était sale, vieilli. En fronçant les sourcils, il avança vers le centre-ville, tout en n’entendant toujours pas de bruit de circulation. Même pas un piaillement d’oiseau.
Soudain, à sa droite, il aperçut un monticule sur une pelouse. Dans la nuit, il ne distinguait pas bien. Mais lorsqu’il s’approcha, il vit que ce monticule était en fait le corps d’un homme, tuyau d’arrosage à la main. Le tuyau ne distribuait plus d’eau, mais l’homme semblait inerte.
Chris mit une main sur son pull et le retourna. Avec stupeur, il recula, voyant que l’homme n’était plus qu’un cadavre en décomposition, un ver blanc remuant à la place de son œil.
Chris s’appuya finalement contre un arbre, se sentant nauséeux. Après avoir régurgité, il se releva, et continua sa route vers le centre-ville. Dans quelques maisons, il apercevait des monticules ; mais, volontairement, il n’y prêta pas attention.
Il semblait distinguer un homme en peignoir, journal à la main, un autre contre une fenêtre, des cadavres d’enfants jouant au ballon, et même quelques chiens.
Que s’était-il passé ? Comment avait-il pu modifier la ligne du temps à ce point ?
Il arriva alors dans le centre ville. Dans les rues, exactement la même chose. Encore plus de cadavres. Toutes ces personnes semblaient avoir succombé au moment où elles faisaient leur train-train habituel. Toute une ville. Décimée.
Soudain, il entendit un bruit. Ce léger son mêlé à ces visions d’horreurs lui firent presque avoir une crise cardiaque. Il leva la tête : en haut d’un immeuble, une bande de métal tapait contre un mur de pierre avec le vent. Il continua son chemin, en courant, afin de lui donner l’impression que les cadavres gisant çà et là n’étaient que des monticules de terre, dans le coin de son œil.
Pour Chris, cela ne pouvait signifier qu’une chose : en 1948, il avait dû faire quelque chose qui, par une suite de conséquences, avait entraîné la mort de tous les individus se situant aux environs de Phoenix.
Se demandant pourquoi il courrait, il s’arrêta dans un coin de la ville sans cadavre à moins de cinquante mètres, puis il prit sa télécommande. La date était bien la bonne : 21 novembre 2008.
Finalement, il lança un retour automatique à la date de départ, en 1948, afin de trouver un moyen d’arranger ça, avec l’aide de son grand-père. Il ferma les yeux, et lança la procédure.
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