Livegen au Festival du Jeu Vidéo

Le Festival du Jeu Vidéo se tenait cette année du 10 au 12 septembre au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. A cette occasion et surfant sur le succès des années précédentes, c'est le spacieux Pavillon 4 qui a été choisi pour héberger l'événement.
Seulement, si le Festival du Jeu Vidéo (FJV) a toujours suivi les les annonces de l'Electronic Entertainment Expo (E3) en proposant sur les bornes françaises l'ensemble des softs dévoilés lors du salon américain, il aura fallu revoir la copie de cette édition. La proximité du Micromania Game Show (MGS) à seulement un mois d'intervalle faisant déjà naître une certaine concurrence, c'était sans compter sur le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisir (S.E.L.L.) qui a annoncé entrer dans la danse avec son Paris Games Week (PGW). Et pour une première, on peut dire que le syndicat y va plutôt fort. Bénéficiant du soutien de la majeure partie des éditeurs, ce nouveau venu dans le paysage des salons vidéoludiques français vient au face-à-face avec le MGS en se positionnant respectivement aux mêmes dates. Du coup, si la confrontation directe avec le salon du distributeur semble peu fortuite, force est de constater que le Paris Games Week a également fortement vampirisé le Festival du Jeu Vidéo cette année.
Ainsi, la première chose qui a sauté aux yeux de la foule une fois l'enceinte du Pavillon 4 franchie est certainement l'accueil réservé par les trois plus grands stands aux visiteurs du salon. Samsung présentait ses nouveaux téléviseurs 3D à lunettes, un vidéoprojecteur pour téléphone mobile et un programme de commande de véhicules à partir de son smartphone. La Fnac exposait quant à elle sur des bornes jouables des titres déjà sortis ou qui sortiront dans le mois à venir. Enfin, le Musée du Jeu Vidéo mettait à disposition moult machines des générations précédentes pour permettre à tous les visiteurs, petits et grands, de toucher aux pépites qui ont fait l'histoire du jeu vidéo.
Intrigué par ce que pouvait donner la 3D avec des lunettes, c'est tout naturellement que je me suis dirigé vers les babes courtes vêtues et particulièrement attirantes de chez Samsung : autant vous dire qu'à leur côté, la 3D ça donne de l'effet ! Contrairement à ce que certains ont pu observer sur la Nintendo 3DS, les formes et les objets semblent ressortir de l'écran en plus de donner une véritable profondeur au second plan de la petite série de clips qui nous a été présentée. On notera cependant que les effets sont plus ou moins prononcés selon l'extrait, que ça soit un film en images de synthèse, du live ou encore un dessin animé, tout cela reste encore très inégal bien qu'impressionnant au premier abord. On passera sur le petit vidéoprojecteur destiné à la téléphonie mobile qui n'a d'original que sa mobilité pour nous tourner plus avant vers leur application destinée au contrôle de voitures tous terrains. En effet, à l'image de l'agent 007, c'est à l'aide d'un smartphone que l'on pouvait contrôler une voiture modèle réduite sur un parcours plutôt accidenté, amusant.
Mais c'est en quête de nouveaux jeux que je me dirigeais d'un pas assuré vers l'espace destiné aux bornes de la Fnac qui n'a jamais été délaissé par les visiteurs au cours des trois jours qu'a duré le festival. Étant rédacteur LiveWii et poussé par l'esprit professionnel, je me dirigeais directement vers une borne d'une blancheur immaculée sur laquelle tournait TrackMania. Le titre possède une réalisation plutôt fine et agréable, l'animation extrêmement fluide est mise au service du gameplay à la maniabilité ergonomique. Que l'on joue au combo Wiimote/Nunchuk ou au Wii Wheel, les véhicules réagissent plutôt bien et ne tombent pas dans le piège d'une maniabilité trop sensible et rigide qui nous ferait foncer droit dans le décor au moindre virage. Un bon point donc pour les petits gars de chez Firebrand Games qui signent un titre à la fois complémentaire et différent de Mario Kart. Sur les autres plateformes, F1 2010 m'a très agréablement surpris, très au point techniquement, subtil mélange entre arcade et simulation, il pourrait très bien signer à lui seul le grand retour des jeux de F1 sur consoles. PES 2011 était de son côté assez lent et ressemblait énormément aux précédents épisodes. Vanquish présentait sa démo jouable et faisait sensation auprès du public impatient de s'y essayer. R.U.S.E lui bénéficiait d'une solide réalisation, le RTS développé par Eugen System m'a même impressionné par ses explosions et son zoom redoutable. Cependant, au delà de l'aspect technique, incluant la maniabilité simple mais efficace, le peu que j'ai pu essayer de la campagne solo ne m'a pourtant pas réellement convaincu, manquant cruellement de pêche, de tactique et de personnages au charisme supérieur à celui des moules (lien vers le test d'Aalok). Sinon étaient présents sur le stand, Mafia II, le dernier Naruto, HAWX 2, Kane & Lynch 2, Prince of Persia, Spider-Man Shattered Dimensions, Castlevania : Lords of Shadow et Dead Rising 2.
Je n'ai pas pu résister à une petite visite du Musée du Jeu Vidéo, d'autant plus qu'il trônait sur un espace et un emplacement de choix. Pour l'occasion, nous avions le droit de nous faire la main sur quelques uns des titres cultes du monde vidéoludique. Pac-Man, Pong, Super Mario Bros, Radiant Silvergun étaient de la partie parmi tant d'autres softs de légende jouables sur leurs machines d'origine s'il vous plait. Au fond, dans un recoin isolé, derrière leurs vitrines était exposé l'ensemble des consoles sorties à ce jour accompagnées de leurs fiches explicatives, vibrant hommage aux créateurs des machines d'antan.
Parmi les autres exposants, les constructeurs de PC n'étaient pas en reste, surtout du côté d'Asus et de LDLC où concours et démonstrations techniques impressionnaient les amateurs agglutinés autour de véritables machines de guerre. Impressionnant, c'est justement le terme que j'utiliserais pour qualifier Asphalt 5 sur iPhone, beau, rapide, maniable, le jeu de course de Gameloft présent sur le site en mettait plein la vue. Personnellement je ne m'attendait pas du tout à un tel rendu sur ce genre de support . Par ailleurs, les amateurs de l'arcade avaient la possibilité de s'affronter sur des bornes aux couleurs de la baston, allant de Street Fighter II à Tekken 6 en passant par BlazBlue et Marvel VS Capcom, autant dire que les bruits des martèlements de boutons couvraient les voies des visiteurs dans cet espace.
Tout du long des deux premiers jours du festival, les différentes scènes qui parsemaient le Pavillon 4 ainsi que la salle Aurore étaient allouées à diverses conférences dont le thème gravitait forcément autour du jeu vidéo. On a ainsi pu voir et entendre quelques sommités du monde vidéoludique débattre sur des sujets aussi larges que l'avenir du jeu vidéo ou les difficultés des développeurs indépendants.
Particularité du salon, Le Monde du Jeu représentait cette fois plus de la moitié de la surface au sol (contre environ 30% les années précédentes). Cette partie de l'événement concernait plus les amateurs de jeux de plateau, de jeux de rôle papier ou encore de "GN" (Grandeur Nature) avec de nombreux exposants prêts à faire découvrir leurs nouveaux univers autour de tables toutes plus animées les unes que les autres.
Et le reste ?
Et bien concernant les jeux vidéo des gros éditeurs, c'était tout et c'est certainement ce qui a le plus chagriné les visiteurs en attente de sensations. Point d'annonces sonnant comme un tremblement de terre ou d'éclipse solaire occultant le reste des œuvres que nous aimons tous. Le Festival du Jeu Vidéo 2010 était revenu à plus de simplicité, faisant même dans l'intimiste et où le contact avec les développeurs indépendants était facile et intéressant, bien qu'on n'ait pas pu s'arrêter pour papoter à tous les stands. Un mal pour un bien ? Peut-être, mais on ne peut s'empêcher de craindre pour l'avenir de ce salon tant la lame tranchante du Paris Games Week semblait planer au dessus du Pavillon 4.