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Top14 : Pourquoi les gros perdent et les petits gagnent ?

Publié le 20 septembre 2010 par Lben

Chronique du lundi 20 septembre 2010.

Lorsque l’on regarde le classement en ce début de saison, on constate la bonne santé de clubs comme Montpellier, 2ème, et Bayonne, 4ème, lorsque des clubs comme Perpignan, 8ème, et Clermont, 10ème, souffrent. Est-ce que ceci n’est qu’une passade de début de saison ou est ce que cette tendance est durable ? Explications…

Y a t’il encore des petits et des gros en Top14 ?

C’est vrai que lorsque l’on regarde les budgets, si l’on enlève, d’un côté, les 3 clubs qui vont lutter contre la relégation, Agen, Bourgoin et La Rochelle, moins de 10 millions d’euros de budget, et de l’autre, le Stade Toulousain, presque 30 millions, tous les autres clubs se situent, en termes de budget, entre 13 millions d’euros, Castres, et 21 millions d’euro, Clermont, ce qui créé, malgré tout, une certaine homogénéité et fait, par exemple, qu’un club comme Bayonne soit supérieur financièrement parlant à Perpignan ou même Biarritz avec 15,75 millions d’euros. Même si les clubs français connaissent des difficultés économiques à cause de la disparition inattendue des droits à l’image et le départ de certains partenaires touchés par la crise économique, il n’en reste pas moins que le tassement budgétaire de certains d’entre eux comme le Stade Français, Perpignan ou Biarritz et la progression d’autres comme Bayonne, le Racing-Métro et Toulon redistribue totalement les cartes dans le Top14. La vérité sportive de ces dernières années est soudain mise à mal par une certaine logique économique qui fait que Perpignan a été trop prudent en termes de recrutement et se retrouve actuellement sans demi d’ouverture d’envergure et, donc, mis à mal au niveau du fond de jeu et surtout des résultats. De fait, donc, Racing-Métro et Toulon, 2 clubs qui ont seulement accédé au Top14 ces 3 dernières saisons, sont déjà des poids lourds du Top14 et un club comme Bayonne pourrait, dès cette saison, prétendre à une qualification en HCup et, avec elle, au même statut.

Le début de saison voit s’opposer des équipes à la préparation fluctuant selon les résultats de l’édition précédente. Les clubs qui ne se sont pas qualifiés pour la phase finale ont eu 6 semaines de différence avec les 2 finalistes du championnat. C’est à dire que quand des équipes comme Toulouse et Biarritz ( HCup ) ou Clermont et Perpignan partaient en vacances, la plupart des autres joueurs du Top14 avaient déjà repris la préparation physique pour la nouvelle saison. C’est pour cela, d’ailleurs, que le match Perpignan – Clermont était le plus faible techniquement de la première journée alors qu’il opposait les 2 meilleures équipes de la saison précédente. Il faut du temps pour que le collectif soit rodé et que les équipes se mettent en route. Et ceci d’autant plus que l’objectif des Toulouse, Clermont, Perpignan, Toulon, Racing-Métro et Castres est d’être physiquement à un pic seulement début octobre pour le début de la HCup. Ainsi, comme la période décisive approche, les choses pourraient changer dès la semaine prochaine si Perpignan va l’emporter à Bayonne et Toulouse à Brive. Deux tels résultats siffleraient certainement la fin de la récréation et le début du réveil des traditionnels face aux modernistes. Mais on n’en est pas encore là et il se pourrait que la tendance dure encore un bon moment.

Changements durables ou feu de paille ?

Est-ce que le Top14 peut rester encore longtemps aussi surprenant ? Si cette compétition se jouait en continuité, s’il n’y avait pas de Coupe d’Europe à 2  niveaux et s’il n’y avait pas de matchs doublons avec l’équipe de France, il paraîtrait évident que les meilleurs effectifs auraient un sacré avantage pour cette compétition et qu’il y aurait un retour des classiques sur les modernes. Mais le problème est complètement différent avec la course d’obstacles que rencontre les meilleurs clubs du championnat : joueurs internationaux à partager, HCup à jouer à fond. Là où les autres clubs peuvent sacrifier le Bouclier européen et sont moins concernés par les matchs internationaux. Il y a un rééquilibrage des niveaux par le bas qui va bien dans un pays où les valeurs socialistes restent fortes. Du coup, Montpellier qui est positionné 2ème et va recevoir La Rochelle avant de se déplacer au Stade Français avant la coupure Européenne peut consolider sa place en haut du classement avant de faire souffler ses meilleurs joueurs et préparer sereinement les prochaines échéances du top14. Même si cette équipe manque de densité et de puissance, et que la vitesse pure est toujours plus difficile à exploiter au coeur de l’hiver, elle peut continuer à rester en haut du tableau jusqu’à la fin du championnat.

D’un autre côté, la HCup n’a pas que des désavantages et les matchs de haut niveau qu’on y dispute aident à faire progresser les équipes. Castres s’est souvent servi de cette compétition pour retrouver un fond de jeu et revenir compétitive en championnat. Les joueurs Clermontois, à l’approche du premier week-end de HCup, vont retrouver de la consistance. Perpignan certainement aussi, sans parler de Toulouse qui se laisse, pour le moment, porter au gré des rencontres en attendant d’avoir un challenge sérieux à relever. Le Top14 est, actuellement, agréable à regarder pour la variété des oppositions et la diversité du jeu pratiqué, mais il y manque encore la marque des grandes équipes, celles qui sont capables d’imposer de bout en bout leur emprise sur un match. Ca ne devrait plus tarder maintenant, mais il va encore falloir attendre un petit peu. Tant mieux pour Montpellier et Bayonne…

Une chose est sûre maintenant, il ne faut plus parler d’un championnat à 2 vitesses en ce qui concerne le haut du classement. Mis à part Toulouse et, peut-être, Clermont, si les joueurs retrouvent le chemin de la concentration pour le reste de la saison, il n’y a plus de hiérarchie préétablie dans le Top14.  Il reste bien des dinosaures comme Biarritz et Paris mais attention à eux, l’instinction de l’espèce semble programmée…


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