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Index of Economic Freedom 2010

Publié le 20 septembre 2010 par Copeau @Contrepoints

Le produit intérieur brut par habitant est beaucoup plus élevé dans les pays qui présentent un bon résultat selon l’indice de liberté économique. Cette relation positive se révèle à tous les niveaux de liberté économique mais elle est encore plus évidente lors de l’augmentation du degré de liberté économique.

Index of Economic Freedom 2010
On ne sait pas trop qui a employé pour la première fois le mot « globalisation », mais il devait certainement s’agir d’une personne qui n’aimait pas trop le capitalisme. Ce mot sent son bureaucratique à plein nez et laisse entendre que l’économie mondiale serait sujette au contrôle d’une entité maléfique située au-delà de l’influence humaine. La réalité est que l’économie mondiale jouit d’une prospérité plus solide grâce au talent de milliards d’individus au moment de prendre de manière indépendante leurs décisions en accord avec leurs propres intérêts.

Depuis 1995, l’Heritage Foundation et le Wall Street Journal mesurent ce phénomène grâce à un indice de liberté économique. Tout au long de ces années, cet indicateur, basé sur l’enquête et l’analyse des politiques économiques à travers le monde, a clairement démontré le lien entre liberté économique et prospérité, de même qu’il a établi un point de référence à partir duquel il est possible d’estimer les chances de succès d’un plan économique. Depuis les scolastiques espagnols de l’École de Salamanque jusqu’aux théoriciens de l’école économique autrichienne, en passant par Cantillon ou Smith, on sait que les institutions qui protègent la liberté des personnes dans la poursuite de leurs propres intérêts économiques sont également à la base d’une plus grande prospérité pour l’ensemble de la société. Quoi de mieux donc qu’un indicateur fondé sur des éléments objectifs pour convaincre tous ceux chez qui l’idée de liberté semble trop sophistiquée et qui se laissent séduire par la démagogie populiste, qu’elle soit démocratique ou autoritaire.

L’objectif de l’indice de liberté économique confectionné par l’Heritage Foundation et le Wall Street Journal est donc de catégoriser les institutions, les politiques et les pratiques économiques de manière quantitative et rigoureuse. Cependant, il s’agit plus qu’une simple classification, il identifie également les variables que comprend la liberté économique et analyse l’interaction entre la liberté et la richesse. Le rapport 2010 sur l’indice de liberté économique couvre 183 pays et en classe 179 sur base de dix facteurs spécifiques de liberté économique (commerce, commerce international, fiscalité, taille du secteur public, monnaie, investissement, finance, droits de propriété, corruption et liberté du travail). L’ensemble de ces dix libertés offre ainsi une description empirique du degré de liberté économique d’un pays.

En bref, les enseignements que l’on peut retirer de l’indice 2010 sont les suivants :

• Quatre pays de la zone Asie-Pacifique continuent d’être en tête du classement : Hong Kong (premier depuis 16 ans), Singapour, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
• Toutes les grandes régions du monde conservent au moins un pays dans le top 20 des pays les plus libres économiquement. Mais avec pas mal de changements : l’Islande perd 2,2 points, le Royaume-Uni, 2,5 et les Etats-Unis, 2,7, la Suisse gagne trois place est se classe 6e. Neuf pays du top 20 sont européens, six appartiennent à la zone Asie-Pacifique, deux sont nord-américains. Le Chili est à la tête de la zone Amérique centrale et du Sud/Caraïbes, l’île Maurice devient leader de la zone de l’Afrique sub-saharienne et Bahreïn est premier de la zone Moyen-Orient/Afrique du Nord.
• La relation positive entre liberté économique et prospérité est confirmée encore une fois. Le produit intérieur brut par habitant est beaucoup plus élevé dans les pays qui présentent un bon résultat selon l’indice de liberté économique. Cette relation positive se révèle à tous les niveaux de liberté économique mais elle est encore plus évidente lors de l’augmentation du degré de liberté économique.
• La liberté économique améliore de nombreux aspects du développement humain et est fortement corrélée avec la réduction de la pauvreté, l’amélioration des indicateurs sociaux, la gouvernance démocratique et la protection de l’environnement.

Comparaison et relation entre, d’une part, le degré de liberté économique et, d’autre part, le PIB/hab., le PIB/hab. en parité de pouvoir d’achat (PPA) et l’indice de développement humain (chaque point représente un pays) :

Index of Economic Freedom 2010
Index of Economic Freedom 2010
Index of Economic Freedom 2010

En ce qui concerne la crise économique de 2008-2009 :

• Les pays ont réagi de manière très différente en réponse à la crise globale. Une moitié a réagi, malheureusement, en s’attaquant au libre marché et en appliquant des mesures interventionnistes. Peut-être plus significatif sur le long terme de l’évolution de la liberté économique, l’autre moitié s’est abstenue de restreindre celle-ci.
• Comme conséquence des interférences économiques croissantes de l’État dans de nombreux pays, le progrès général vers plus de liberté globale a marqué le pas. Ainsi, le résultat moyen de l’indice de liberté économique pour 2010 a baissé de 0,1% depuis l’année dernière. C’est la seconde fois que cela se produit depuis qu’est calculé cet indice.
• L’augmentation des dépenses publiques dans plusieurs pays développés en vue de relancer la croissance et l’emploi ne s’est pas traduite par de meilleures performances économiques.

Malgré le contretemps représenté par la dernière crise, la confiance dans la liberté comme force morale et libératrice reste néanmoins solide. Au fur et à mesure que nous entrons dans le 21e siècle, chaque fois plus de pays comprennent l’importance de l’adoption de cadres institutionnels libéraux pour améliorer la vie de leurs citoyens. Partout dans le monde, les gens réclament à leurs dirigeants d’appuyer et de maintenir les conditions économiques qui offrent la meilleure chance de croissance économique et de création de richesse, comme, par exemple, la possibilité de pouvoir choisir librement son travail, de lancer une entreprise, d’accéder facilement au crédit ou d’employer une carte de banque, depuis l’achat d’une maison au choix libre d’un service de santé, d’être soumis à des impôts justes et à des tribunaux impartiaux. Et même s’il existe une opposition décidée à la libéralisation économique – ceux qui, par exemple, réclament un relèvement des barrières douanières – et qui exige encore et toujours un plus grand interventionnisme de l’État, il ne faut jamais oublier que les privilèges spéciaux concédés à quelques-uns se traduisent pour la majorité de la population par de plus grandes difficultés pour travailler, épargner investir ou consommer, bref, par moins de prospérité.


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