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La banque centrale irlandaise s’indigne

Publié le 20 septembre 2010 par Copeau @Contrepoints

Le gouverneur de la Banque Centrale d’Irlande, Patrick Honohan, a dénoncé lundi les « commentaires alarmistes » sur la solvabilité du pays, après une rumeur d’appel à l’aide du FMI qui avait fait bondir vendredi les taux d’intérêts de la dette publique irlandaise.

La banque centrale irlandaise s’indigne
(AFP) M. Honohan a déclaré au cours d’une conférence organisée à Dublin que le coût du sauvetage des banques irlandaises, qui inquiète fortement les investisseurs, était « gérable du point de vue des finances publiques, et bien moindre que ce que certains commentaires alarmistes ont suggéré ».

Il faisait allusion, sans la citer, à une étude de la banque britannique Barclays qui a fait naître vendredi une rumeur d’intervention du FMI, et fait grimper le taux des emprunts irlandais à dix ans à des sommets depuis plusieurs années. Cette rumeur a été démentie catégoriquement par Dublin et le FMI.

La note de Barclays estimait parmi d’autres scénarios que le gouvernement pourrait être contraint comme la Grèce de recourir à une aide extérieure si la situation se dégradait fortement.

M. Honohan s’exprimait alors que l’Irlande doit tenter mardi d’apaiser les craintes des marchés sur sa solvabilité en procédant à une levée de fonds très attendue.

Les banques irlandaises ont été mises au bord du gouffre par des prêts douteux accumulés avant la crise du crédit, obligeant l’Etat à les renflouer à grand frais. Ce qui, alors que le pays sort tout juste d’une récession historique, et est déjà en proie à un déficit record dans la zone euro (plus de 14% du PIB l’an dernier), suscite des doutes sur sa solvabilité à long terme.

M. Honohan a cependant estimé que le gouvernement risquait de ne pas respecter son objectif officiel de ramener le déficit public en-dessous de 3% du PIB en 2014, contre plus de 14% l’an dernier, à moins de revoir ses prévisions budgétaires.

Le gouvernement a pris des mesures « rapides et douloureuses » pour contenir l’envolée du déficit, a expliqué M. Honohan, en mettant toutefois en question la possibilité d’un déficit ramené comme initialement prévu aux alentours de 3% en 2014.

« Comme le FMI et d’autres l’ont noté, l’économie réelle, le niveau des prix et les taux d’intérêts des emprunts d’Etat ont évolué d’une manière moins favorable », et « le service de la dette supplémentaire générée par la restructuration des banques est un autre facteur négatif », a-t-il dit.

Il a donc jugé « nécessaire de reprogrammer rapidement les projections budgétaires pour les prochaines années » pour tenir l’objectif.

Le gouvernement irlandais, qui présentera son budget 2011 le 7 décembre, a déjà indiqué qu’il préparait un nouveau plan d’économies d’au moins 3 milliards d’euros.

Interrogé sur les propos de M. Honohan, un porte-parole de la Commission européenne chargé des Affaires économiques a répété que celle-ci « a toute confiance en l’Irlande et sa capacité à agir avec détermination pour mener à bien la réparation et la restructuration de son secteur financier », et rappelé que le gouvernement avait lui-même confirmé récemment l’objectif de ramener le déficit sous 3% du PIB en 2014.


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