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A nos étoiles

Par Balder

Des guirlandes d'aiguilles tournant le dos à l'aube plate de vos remords, celle qui ne laisse jamais le jour venir.
Ce fait étalé au grand jour, la brebis parcheminée d'étoupe m'a convaincu qu'il n'était pas trop tard pour ranimer le cortège des macchabées .
J'ai pris de l'illusion, et pas qu'un peu, des monceaux rutilants où le temps lui-même aurait fait naufrage s'il avait existé.
Un creux dans la main, l'hostie à jamais coincé en travers de la gorge, j'ai saisi une à une vos omoplates d'ectoplasmes pour les retourner et chercher l'homme en dessous du décor cartilage.
Je n'y ai trouvé qu'absence, entrailles triste et au-delà de l'auréole des conventions, bien après quelques gifles j'ai vu quelque chose bouger au fond du trou de vos yeux.
Décalcomanie délavée, collée à même la rétine reflétant des méandres empuantis d'odeurs d'hospice, de contusions pré-natales, d'anomalies sociales, comme chez tous, comme pour tous mais rien en soi qui ne méritait une telle errance fugitive dans la charrette de la mort.
Moi qui n'aimait partir que pour pouvoir revenir, j'ai cherché dans ma besace des aiguillages, des retours simples vers ici. Allumant mon bucher sous les pieds de vos funérailles, je n'ai cherché qu'a vous faire redevenir vivant.
Vous inondiez alors l'atmosphère d'une transhumance molle, gesticulant des immondices jusqu'au confins les plus obtus de vos délires, vous grimaciez devant la glace de vos terreurs, prêt à crever en plein chemin, véritable chambre à air misanthropique remplie jusqu'à la gueule par votre propre cauchemar.
J'ai du cent fois clouer les portes, adosser mon vertige et ma nausée à toutes vos répugnances.
Puis lorsque une aube nouvelle ranimait chez vous autre chose que de la douleur, je sortais de ma tête, pour ne plus avoir à entrer à nouveau dans la votre.
Vous êtes mon cimetière des bateaux sans noms, ivre d'anonymats, chargeant l'impact de vos dérives sur les routes de mes vies.
Traçant en parallèles des chemins en pointillés qu'il m'arrive encore éthéré de suivre à la trace.
Acheminant le courrier de l'intérieur à travers des mots qui cherche à m'inventer, j'essuie les plâtres de vos moulures dans le musée de mes souvenirs, j'inventorie, je répercute des éclats, des fragments.
Les échos, d'une mémoire des étoiles rassemblé pèle-mêle dans les visions maïeutiques d'un voisin de pallier de la folie.

Balder


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