En automne, un printemps

Au crépuscule d’une journée sans consistance
Les sentiers battus d’une existence
Un banc, innocent, entre les feuillages
Un regard bleuté au détour d’une page
Un café, un soda, et le chant des enfants
Un sourire esquissé, et l’autre, conscient
Une soirée et puis mille qui s’enchaînent
Des instincts et des peurs qui se déchaînent
Un verre de vin, une bougie qui s’éclaire
Et de sa main, des caresses qui font taire
Des mots par centaines qui se mélangent
Une alchimie telle qu’elle en est étrange
A l’aube d’une journée sans consistance
Le chemin désarçonné d’une existence
Un roman laissé de côté se rouvre
Deux regards, hagards, se retrouvent
Pour une renaissance des sens
Une redécouverte intense
Un envol rapide, même si chancelant
Un pas en arrière, puis trois devant
Un pas de deux au rythme de leurs cœurs
Des vagues à l’âme au rythme de leurs peurs
Au creux du ventre, les torrents naissent
Au creux du ventre, les torrents blessent
A la tombée d'une journée sans consistance
Les routes torturées de leur existence
Des barrières en fil de fer autour d'une cage sclérosée
Et l'inquiétante vision d'un esprit aliéné
Des larmes torrentielles coulent à foison
Des cris de douleurs percent l'horizon
Dans son esprit à lui, l'histoire était belle
Dans son esprit à  elle, elle n'était que cruelle
De son coeur déchiré, elle sorti du marécage
Y rester à tout prix n'aurait pas été sage
En s'éloignant vaincue, elle comprit sans effort
Que la cause était perdue, qu'ainsi était son sort
Une histoire mal écrite, le roman refermé
A bout de souffle, dormir, tant le coeur a saigné
Se relever, battante, courir avec le vent
Et entendre au loin le rire des enfants
Observer dans le ciel ce soleil qui éclate
Et sourire à la vie de son coeur écarlate.