
Depuis maintenant deux ans, les membres de l’Opep tentent de limiter l’offre mais cela n’aura aucun impact sur les prix tant que la demande ne repartira à la hausse. Selon certains analystes, le prix du pétrole devrait atteindre 90 dollars si la reprise se confirme. Sinon, les prix pourraient restaient encore dans cette fourchette pendant de nombreux mois.
Article publié pour la première fois le 17/09/2010 Alors que le cours du pétrole repassait sous la barre des 100 dollars, le cartel a annoncé qu’il réduirait sa production réelle de 500 000 barils par jour pour la ramener à son quota officiel de 28,8 millions de barils par jour. L’objectif : défendre un prix plancher de 100 dollars. Les pays membres voient d’un mauvais œil ce recul de l’or noir. Pour l’Opep, cette décision est justifiée par la situation du marché pétrolier mondial qu’elle juge « excédentaire ».
Pourquoi l’Opep n’arrive plus à faire la loi ? Mais les marchés n’ont pas réagi à l’annonce de l’Opep. En fin d'après midi à Londres, le cours du brent perdait 76 cents, à 99,58 dollars, passant sous la barre symbolique des 100 dollars pour la première fois depuis près de six mois. Au même moment, à New York, celui du baril de WTI cédait 11 cents, à 103,15 dollars, après la publication du rapport hebdomadaire des stocks américains. Et une semaine plus tard, la situation ne s'est pas améliorée pour l’Opep.
Et cela pour deux raisons. Le cartel n’est plus pris au sérieux. Actuellement, seuls deux pays produisent au-dessus de leur quota : l’Iran et l’Arabie Saoudite. Or, l’Iran n’a aucun intérêt à diminuer sa production. Quant à l’Arabie Saoudite, même s’il la baisse, cela ne suffira pas à avoir un impact suffisant sur les marchés.
Un prix plancher à 90 dollars le baril La rapide baisse des cours de ces dernières semaines a fait craindre à l'Opep une poursuite de la tendance. D’autant plus que la demande de pétrole ne cesse de diminuer. Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a ainsi révisé à la baisse de 100 000 barils par jour son estimation de la demande mondiale en 2008. Elle table désormais sur 86,8 millions de barils par jour, soit seulement 0,8 % de plus qu’en 2007. Mais, même avec un baril compris entre 90 et 100 dollars, les pays membres de l’Opep sont encore assis sur des puits d’or.