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Rémy Pfimlin et le service public

Publié le 21 septembre 2010 par Francoisjost

Rémy Pfimlin était ce matin l’invité de France-Inter. De ses propos je veux retenir deux, trois points, qui me semblent discutables.

Le premier concerne le cas Delarue. Le PDG de France-Télévisions l’a écarté de l’antenne, en motivant sa décision par le fait que les animateurs du service public doivent être des exemples. C’est indiscutable. Mais, en suivant cette logique, on se demande pourquoi il n’a pas été plus loin. Toute une histoire, le talk-show de Delarue, est ce que la télévision fait de pire: du spectaculaire autour de problèmes intimes, où des anonymes s’attendrissent sur leurs malheurs. Il y a quelques jours encore, Delarue interrogeait des mères de famille pour savoir comment cela passait quand on avait un enfant “addicte” à la drogue… On ne savait plus très bien qui était le plus qualifié pour déverser ses confidences. Remplacer Delarue par Davant n’est donc qu’une demie mesure. Il aurait fallu sauter sur l’occasion du nouveau dérapage de Delarue pour supprimer l’émission, qui est une des deux taches du service public (la première étant Sébastien).

Mais, curieusement, M. Pfimlin ne semble pas l’entendre de cette oreille. Non seulement il maintient cette arène médiatique, mais il avoue ne pas être insensible aux sirènes de la télé-réalité. Pas celle qui attente à la dignité humaine… Non! Mais aux moyens de la télé-réalité, qu’on devrait, selon lui, appeler la “télévision du réel”. Pourquoi pas la “télévision documentaire”, pendant qu’on y est! Je me rappelle avoir entendu il y a quelques années le même raisonnement chez le directeur de la RTBF. Cela donna, quelques mois, plus tard le faux JT annonçant la partition de la Belgique, faux ou mensonge, comme on veut, d’un goût douteux… Qu’est devenue l’affirmation de la différence du service public, qui jamais ne devait mettre ce genre télévisuel sur son antenne? Oubliée. D’ailleurs, M. Pfimlin l’a bien dit: il n’est aucun genre diffusé par le privé que s’interdise France Télévisions. Il faut dire que le service public tel que le définit M. Pfimlin ne se différencie pas beaucoup du privé: il faut que “France Télévisions s’adresse au plus grand nombre”, a-t-il dit. Quelle est la différence  avec le mot d’ordre des chaînes commerciales: “faire le maximum d’audience”? Il fut un temps où un décideur de France 2 résumait la différence du service public en disant qu’il s’adresse à tout le monde, mais pas au même moment. Cela me paraît beaucoup plus sain. Sinon, on ne voit pas très bien pourquoi la publicité a été supprimée. N’était-ce pas pour dissocier la politique des programmes des résultats d’audience au profit de la qualité?

Tous ces propos sont un peu inquiétants. J’espère les avoir mal compris.

comprendrelatele


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