Magazine

I loved New York

Publié le 21 septembre 2010 par Magda

I loved New York

Calme apparent chez les intellos new-yorkais…

Vanessa, blogueuse et camarade d’exil puisqu’elle est, comme moi, une étrangère installée à Berlin, a eu le bon goût de m’offrir un roman qui lui a plu : What I loved de Siri Hustvedt (en France, le titre est Tout ce que j’aimais).

Ah! je vous vois tiquer. « Siri Machin, c’est pas la femme de Paul Auster? Ouais d’accord.. . pas difficile de se faire publier – peut-être même que c’est Auster lui-même qui a écrit le bouquin, allez savoir – etc. »

Ces idées sottes m’ont traversé l’esprit aussi. Et elles n’ont pas disparu à la lecture de la première partie de ce roman où les personnages sont tous des professeurs d’université respectés, des artistes peintres super talentueux, où l’on cite Lacan et Huysmans à tour de bras.

Car c’est l’histoire d’un homme, Leo, qui vit à New York dans les années 70, entourés de sa femme, de son fils, de son meilleur ami peintre et de sa chérie étudiante, tout cela dans des lofts mitoyens qui fleurent bon la culture et l’intellect. Au début, je me suis demandé si c’était une version intello-cul de Friends. Ou, comme je l’ai mentionné sans gêne à Vanessa, si c’était du Woody Allen sans autodérision.

Tout va trop bien dans ce petit monde juif new-yorkais. La plume de Siri Hustvedt est relativement factuelle et égrènent les moments de bonheur. J’ai failli lâcher. Lorsque soudain…

…soudain, le deuxième chapitre m’en a mis plein la gueule. Je ne peux pas révéler ce qui s’y passe, le spoiler serait trop hideux. C’est donc là, au chapitre second, que je me suis accrochée à ce livre comme à un radeau, et que j’ai passé les deux cent pages suivantes dans la tempête.

Lentement, Leo perd tout ce qu’il a aimé. Et, superbement, Siri Hustvedt démontre qu’elle fait très bien son métier d’auteur et que sa courbe dramatique est implacable. Pendant ce temps, le lecteur masochiste ne peut faire autrement que de descendre lui aussi aux enfers avec le pauvre Leo.

Si Hustvedt n’est pas la plus belle plume anglophone que j’ai rencontrée, elle est du moins une de ces storytellers à l’américaine qui maîtrisent complètement les aspects psychologiques de leurs personnages et n’écrit pas une phrase pour ne rien dire. C’est élégant, travaillé, sobre et profondément intelligent.

Merci encore à Vanessa pour cette lecture aux qualités addictives!



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Magda 59 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte