Les journées du patrimoine qui viennent de se dérouler ce week-end sont l’occasion pour certains de visiter nos monuments historiques ou du moins de faire l’effort de s’y intéresser. Habitant de Marly le Roi je n’ai pas trop d’efforts à fournir, ici nous vivons dans l’Histoire, de Louis XIV aux Impressionnistes, chaque rue ou presque nous conte une petite histoire de la grande.
Je fais très souvent une longue promenade qui m’amène en définitive dans le Parc – dont je vous ai déjà souvent parlé – en passant devant l’Abreuvoir au carrefour de la route du Cœur Volant et de l’avenue des Combattants qui chacune longent de part et d’autre notre ancienne résidence royale. Donnant sur ce carrefour, le lycée de Broglie depuis 1990 fût une propriété (nommée Ma santé) appartenant à la grande tragédienne Rachel. « Marly n’est pas bien riche / et vous l’enrichissez / De votre nom, de votre gloire / Tout ici parlera de vous, de vos bienfaits ».
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Le caractère expressif de sa physionomie, la sûreté de sa voix, la force de son regard, l’ampleur de ses gestes en font un « phénomène ». Alors qu'elle débute analphabète, son interprétation des héroïnes des tragédies de Corneille (Chimène dans le Cid), Racine (Phèdre) et Voltaire la rendent célèbre et adulée (La reine Victoria lui offrit un bracelet dédicacé « A Rachel, Victoria Reine »), et remettent à la mode la tragédie classique, face au drame romantique. Elle créa un modèle nouveau d'actrice (pour Sarah Bernard entre autres) et de femme et fut une des femmes les plus célèbres de son siècle. Partout où elle allait, elle était invitée dans les salons les plus à la mode et partout c’était un triomphe.
Rachel n’était ni jolie, ni belle, certains la trouvaient même laide, pourtant elle ruina de grands hommes et en fit souffrir tout autant comme Alfred de Musset, Alexandre Dumas fils etc. Elle eut deux fils, l'un d'Arthur Bertrand, fils du maréchal qui assista Napoléon à Sainte-Hélène, l'autre de Walewski, fils de Napoléon et de Marie Walewska.
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Après un dernier voyage en Egypte, elle revint à Marly en 1857 passer trois mois dans sa maison avant de rejoindre le Cannet dans la propriété d’un cousin de l’auteur dramatique Victorien Sardou (qui habita Marly lui aussi) où elle devait mourir à 37 ans le 3 janvier 1858.
Depuis 1875 une rue de Marly porte le nom de Rachel et sur le mur d’enceinte du lycée de Broglie, une plaque rappelle que c’est ici que la comédienne donna naissance à l’un de ses fils.