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La bourse de Paris patine et les taux rechutent

Publié le 22 septembre 2010 par Apprendrelabourse.org

 La bourse de Paris patine et n'arrive toujours pas à former un support pour développer une structure haussière profonde. Ce dernier point constitue le leitmotiv énoncé à propos de la configuration du CAC  40 depuis le début de mois et le point qui était à rechercher une fois les 3710 franchis. Certes le cap décisif à 3710 est toujours préservé (et la zone 3710-3762) mais aucune formation graphique 'bullish' (haussière) n'est encore présente.

Le biais reste donc haussier mais sans capacité à permettre une sortie hors de cette large résistance graphique de part et d'autre des moyennes mobiles.

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√ A quoi ressemble une structure haussière ?

Plutôt que de prendre un exemple purement théorique, la configuration de l'or il y a près d'un an constitue par exemple l'un des schémas vécus ensemble en direct où la structure était particulièrement belle. Net et propre (Impulsions après cassures avec formation de gap le plus souvent - Consolidations - etc - le tout avec des moyennes mobiles bien orientées)

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→ Mais l'essentiel de l'actualité se rapporte essentiellement à la situation du marché obligataire. Suite à l'évolution de la politique monétaire de la Fed qui a mis clairement hier soir en rapport la faiblesse de l'inflation actuelle et son mandat d'assurer un niveau de prix à long terme suffisant à la stabilité des prix et au plein emploi, le marché s'attend à des annonces de nouvelles mesures non-conventionnelles. Parmi celles utilisées en 2009 et encore actuellement figure le rachat d'obligations sur le marché ce qui a tendance à les soutenir et donc à faire baisser les taux (prix des obligations et taux évoluent en sens inverse)

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L'insidieuse recherche de refuge est donc repartie. Une part des investisseurs anticipe une inflation et une activité plus basse dans le sillage du diagnostic de la Fed ce qui peut créer un environnement de taux en baisse. Acquérir des obligations aujourd'hui peut permettre de sécuriser des rendements qui seront selon leur anticipation plus faibles dans le futur, ou bien autre motivation, de les acquérir aujourd'hui en vue d'une plus value à la revente.

Signaler qu'une nouvelle action de relance est prête en cas de besoin, ne rassure pas de manière générale le marché sur la situation générale alimentant le besoin de protection d'une frange du marché, ce type d'annonce étant à double tranchant alors que la Fed vise "la relance".

Pour rappel, la motivation de la Fed est ici de faire baisser les taux sur les échéances longues n'ayant plus de possibilité sur les taux courts qui sont très proches de zéro. Par ce biais elle compte dissuader sur la durée les investisseurs de se ruer dans les obligations d'Etat les plus sûres pour investir plutôt dans les entreprises, l'immobilier et les actions. 

Plus le différentiel entre les taux des obligations d'Etat et les taux des obligations d'entreprises ou hypothécaires s'accroît, plus en théorie une part importante des investisseurs va se tourner vers ces placements suceptibles de dynamiser l'économie et le secteur privé. Par ailleurs, les taux à 10 ans étant une référence général de premier plan sur les marchés de taux et du crédit, le coût de l'argent en est diminué pour l'ensemble des acteurs économiques ce qui est aussi censé 'booster' l'activité économique dans son ensemble. Enfin, la baisse des taux profite à l'Etat dont les émissions d'obligations aujourd'hui pléthoriques vont bénéficier d'une charge d'intérêt en baisse.

Le pouvoir de la communication et celui "du verbe" constituent une des armes les plus redoutables des banques centrales. Les premiers effets en quelques heures sont probants visiblement sur les taux. Lors de l'annonce le 18 mars 2009 de la mise en place du rachat de 300 milliards $ d'obligations à 10 ans, leurs taux avaient connu leur plus forte chute depuis 1962. Reste à voir les effets à long terme d'autant que de nouvelles mesures pourraient signifier que les premières du même ordre n'ont tout simplement pas marché et l'évocation implicite hier soir du risque de déflation ne renvoie pas seulement aux prix mais aussi à une situation générale auto-entretenue de prix et d'activité économique en baisse.


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