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Les Furoncles de la planète

Publié le 23 septembre 2010 par Ruminances

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Au sens strict des sciences naturelles, on devrait appeler furoncles de la peau de la planète les terribles éruptions volcaniques – et, encore plus terribles, on peut comparer tremblements de terre, tsunamis, etc., aux frissons et sueurs de fièvre d’un grand corps malade…

J’ai d’ailleurs net souvenir d’une spectaculaire éruption nocturne du volcan Stromboli, près du détroit de Messine : j’avais 9 ans et on m’a réveillé de ma couchette, pour monter sur le pont admirer ce monstre !

Mais il ne s’agit pas de cela ici. Il s’agit de la prétention de l’homme à ‘dominer le monde’ (quoiqu’en disent les sciences naturelles) par son lucre. Cette domination s’est énormément manifestée, disons depuis Christophe Colomb, par voies maritimes (après bien des siècles de conquêtes à cheval, genre Huns, etc.).

Il s’agit ici de l’état de notre vie sociale sur Terre, révélée par ces ‘volcans furoncles’ que sont ‘Paradis fiscaux’ et autres… (les tsunamis seraient, en analogie, ces ‘crises financières’, dont nous devrions, pauvres manants, ‘payer les pots cassés’ !…)

En point de départ de ma réflexion sur le sujet, il y a (dans mon enfance) ‘la route des Indes’ de l’Empire Britannique, avec bases militaires dont Gibraltar, Malte, Chypre, Suez, Maurice…

A ce jour, seul Gibraltar demeure Britannique et devient plutôt paradis fiscal que désuet point stratégique. Pour rester dans cet empire, il y a d’autres paradis fiscaux : Jersey (mais les îles anglo-normandes n’ont jamais été françaises !), Vierges et Caïmans aux Caraïbes, la City de Londres… et surtout – quelle que soit l’étiquette juridique – les places fortes asiatiques de la ville-état de Singapour et de la zone de Hong-Kong. Où le business anglo-américain domine toujours.

A eux deux, ces ‘furoncles’ du capitalisme mondial brillent par leurs pus, leurs fièvres, leurs folies. Ce qui ne veut pas dire que les extravagances de Dubaï et compagnie soient bien sages. Mais, désormais, ce ne sont plus que souvenirs folkloriques que d’évoquer par exemple, ‘les comptoirs français des Indes’, et même Macao, qui a beaucoup plus survécu !

Le concept de ‘paradis militaire’ existe aussi aujourd’hui, pour les bases USA. A Okinawa, escroquée au Japon. A Diégo Garcia, dans l’Océan Indien, dont les habitants ont été virés pour que s’y crée la 1°base arrière des guerres en Irak et Afghanistan. Entre autres bases… dont Djibouti !

Mais revenons aux ‘pacifiques’ paradis fiscaux. J’ai évoqué Londres, on va me dire que non : La City, comme Wall Street à New York, Zurich en Suisse, etc. ne sont ‘que’ des centres boursiers, d’affaires, pas des paradis : et pourtant, ce sont bien là (à Shanghai, Tokyo, Francfort et Paris aussi…) que sont réellement les entreprises multinationales, officiellement domiciliées par une simple boîte à lettres (virtuelle) dans un paradis exotique parce que ‘net d’impôts’

D’autres ‘cailloux’ paradisiaques existent aussi, dont deux à l’abri de la France : Monaco, Andorre. A l’abri de l’Allemagne, le Liechtenstein. A l’Abri de l’Europe de Bruxelles, le Luxembourg… voire Bruxelles ! Existent aussi divers ‘cailloux privés’ genre ‘l’Ile-à-Liliane’ (réservée à l’exil du Tsarko déchu ?)…

Il serait fastidieux de continuer d’énumérer ces lieux de pouvoir occulte, aussi réels dans ces grandes métropoles que fictifs dans les confettis paradisiaques, bidons. Ce sont là grandes manœuvres entre grands prédateurs. Genre méthodes de l’araignée qui tend sa toile pour gober les mouches…, c’est-à-dire vous et moi. On n’y comprend plus rien ?

Si. On comprend qu’on va tous se faire bouffer. Qu’il faudra bien se révolter,
entrer en éruption volcanique, faire tremblement de terre et tsunami, au plus tôt et au mieux. Sauver l’humanité : son paradis La Terre.

Post-scriptum

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Ah, je désirais aussi parler d’un autre type de furoncle, celui d’autres minuscules enclaves étrangères, évoqués par Gibraltar. Car, dans la même région, en face, au Maroc, il y a les enclaves historiques espagnoles de Melilla et Ceuta, devenues terres de peuplement (je connais un ‘ruminant’ qui pourrait, devrait, nous en dire plus). Il y a aussi à Cuba, l’enclave US pénitentiaire de Guantanamo (aussi illégale que le mur de la honte d’Israël en Cisjordanie). Mais les Etats-Unis, autrefois, ont fait bien plus fort : ils ont carrément arrachés à la Colombie la zone du canal de Panama, pour en faire une ‘république’ afin de contrôler le canal trans-océanique. Nettement plus grande qu’un confetti. Dans ma jeunesse au canal de Suez, face aux ‘agitations’ de Nasser, j’entendais des amis de mon père évoquer le précédent de Panama pour agiter l’idée d’une ‘république de Suez’ (sous protection franco-britannique), de même taille, celui de (gros) confetti. Ouf cela ne s’est pas fait. Mais non loin de là – sous protection américaine désormais – Israël s’est créé, grâce aux conditions coloniales des années 1920 (Israël ne veut toujours pas définir ses frontières !). Et si Israël n’était plus qu’un (gros) confetti de ce type d’enclave du passé ? Sans avenir, sinon dans le ‘big business as usual’… Celui qui s’écroule, nous avec ? Ou bien quoi ? Rêve de Révolution ?


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