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Mogadiscio

Publié le 22 septembre 2010 par Egea

Le chute de Mogadiscio paraît désormais une question de jours. En effet, les milices Chabab (islamistes) assiègent les derniers pâtés de maison détenus par le TFG (Gouvernement de transition fédéral) soutenu par la force de paix de l'UA (AMISOM) à grande dominante éthiopienne.

Mogadiscio

Cela amène quelques remarques sur cette guerre urbaine si particulière....

1/ Tout d'abord, qu'est-ce qu'une victoire ? A bien y regarder, Mogadiscio est tombé car le gouvernement "légal" ne tient que un ou deux pâtés de maison, et encore. En fait, il n'existe encore que pour quelques rares raisons :

  • le soutien de la communauté internationale (l'AMISOM qui utilise généreusement son artillerie, Etats-Unis dans le cadre de la guerre contre la terreur)
  • la "tenue de l'aéroport"
  • enfin, le fait que le gouvernement ne dit pas qu'il a perdu. La guerre est un affrontement de volonté, mais aussi de discours. Contre toute évidence, le gouvernement ne dit pas qu'il a perdu (vous me direz, il ne dit rien), donc il n'a pas perdu...

Mogadiscio

2/ Remarquons également la dureté des guerres urbaines contemporaines : pensez à Kaboul dans les années 1990, à Grozny, à Fallouja... Que la guerre soit régulière ou pas, en ville, elle fait toujours des dégâts... (voir ce reportage sur Mogadiscio)

3/ En revanche, il y a qq chose d'unique dans ce qui se passe : ce sont les rebelles qui prennent la ville du gouvernement, alors qu'usuellement, c'est une troupe régulière qui chasse une ville irrégulière.

Mogadiscio

4/ Signalons enfin la liaison maritime de l'action des chebab. Elle semble double :

  • d'une part au sud avec la volonté de prendre le port de Kismaio
  • d'autre part au nord avec une liaison qui s'annonce avec les pirates. On a très souvent dit à propos de l"insécurité du golfe d'Aden que la solution se trouvait à terre. On peut craindre qu'à terre, ce ne soit pas la solution que l'on espérait qui se mette en place.... et tant pis pour l'insécurité du trafic maritime
  • Ce qui met en relief la difficulté du Kénya, qui a du mal à accueillir dans ses tribunaux tous les pirates arrêtés par les flottes occidentales au large, mais aussi à appuyer des actions militaires pour contrer les chebab à Kismaio ou au sud de la Somalie...

Comme je vous l'ai déjà signalé, on n'a pas fini de parler de la corne de l'Afrique...

Sur ces questions, Il faut impérativement consulter le blog de S Le Gourriellec, la spécialiste de la zone.

O. Kempf


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