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Petit regard sur ces cinĂŠmas qui reconstruisent les hypercentres.

Publié le 23 septembre 2010 par Heilios

Pas besoin de s’appeler Kondratiev pour comprendre que la ville, tout comme l’économie, se construit et s’articule autour de cycles, autour  de va et vient, d’avancées et de replis. Autant de mouvements qui  la fondent et qui, sur des périodes plus ou moins longues, vont organiser ses formes et son fonctionnement. Si la tendance était, et est toujours d’ailleurs, à la croissance périphérique des villes et à l’émergence de nouvelles centralités satellitaires à leur noyau historique,  de plus en plus de projets urbains récents tendent à nous dire autre chose.

La ville se cherche. Cherche à réinventer son cœur à partir de ce qui l’entoure. Depuis le début des années 2000, cette quête d’existence, la ville va la trouver là bas, à ses marges, dans ce qui constitue plus généralement sa périphérie. Longtemps synonyme de « non-lieux » du monde urbain, les centralités périphérique, symptômes visibles de la métropolisation des territoires, nourrissent aujourd’hui de leurs expériences et de leurs pouvoirs –n’en déplaise d’ailleurs à Françoise Choay-, les hyper-centres un temps abandonnés, souvent pour partie délaissés.

Petit regard sur ces cinĂŠmas qui reconstruisent les hypercentres.

Un multiplexe accompagnant le projet urbain d'hypercentre à Niort dans les Deux-Sèvres (Source CGR)

Vague syncrétisme entre cinéma, parc de loisir, salle de jeu et fastfood pour diabétique en manque de sucre, le multiplexe, caractéristique de ces centralités et longtemps cantonné aux abords des nœuds routiers et des rocades, fait depuis quelques années une entrée fracassante  au sein du tissu urbain des hyper-centres de ville. Initié fin 90, à Périgueux par exemple sous la municipalité Darcos en 1997, le phénomène des multiplexes « hyper-urbains » gagne en ampleur et accompagne souvent des projets d’envergure de revitalisation des centres anciens ; des territoires qu’ils doivent bien souvent, par leur attractivité, conforter dans une forme de centralité renaissante.

Si, passé la périphérie, le cinéma a pris du poids, les enjeux relatifs au développement urbain qui l’entourent ont quant à eux explosé. Posséder un multiplexe en cœur de ville, s’est effectivement bien souvent pour les communes, un moyen d’assurer à plus ou moins longs termes une véritable dynamique d’hypercentre, soutenue dans son expansion, par un réseau de transports en commun et de dessertes pertinent. Les exemples de villes ayant adoptées la formule  ne manquent pas et leur recrudescence témoigne de la force du phénomène. Aujourd’hui, passées les métropoles (pour lesquelles le processus reste peu visible, voir contraire à celui décrit précédemment, à l’exemple de Lyon/ http://www.opale-lyon.com/content/medias/pdf/000113.pdf page 8), les villes moyennes se mettent à rêver de nouvelles dynamiques, et tant pis si cela doit en passer par le sacrifice de la culture et du petit cinéma de quartier… Après tout, personne n’aime plus le noir et blanc ni même d’ailleurs, le bruit des projecteurs usés par le temps! La culture, pour attirer les foules se doit d’être spectaculaire, de voir toujours plus grand et cela, les multiplexes, comme les villes l’ont bien compris.

Désormais  éléments quasi consubstantiels aux centres urbains, qu’ils modifient parfois en profondeur,  les multiplexes semblent avoir trouvé leur compte dans ce  jeu et, conscients de leurs nouvelles forces, parviennent sans mal, sans ambiguïtés et sans « cinéma », à préciser aux élus les conditions préalables à leur installation urbaine.

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