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Marche et rêve

Publié le 24 septembre 2010 par Ruminances

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Journée de mobilisation ce jeudi 23. J’y étais. Dans ma petite ville, on ne se fait guère d’illusions avec les foules, elles ne sont pas aussi bigarrées que dans les grandes métropoles, mais, bon, elles font leur bruit aussi. Un son ajouté à un suivant, ça peut donner un grand orchestre. Lors des grèves du 7 septembre, le nombre de manifestants oscillait entre 5 et 7 000 dans ma ville. Cette fois, les manifestants étaient plus nombreux.

Les manifestations à peine terminées, le pouvoir et les médias nous jettent à la figure, calculette en main, des ondées de chiffres contradictoires. Ces camelots de la pensée oubliant qu’au-delà du chiffre dont ils sont férus, cette mobilisation vaut pour les valeurs qu’elle défend et les carences politiques qu’elle met en évidence. A commencer par la lamentable absence  de débat sur la question. Dans un contexte démocratique on appelle cela un déni. Avec Nicolas Sarkozy, la multiplication de dénis ressemble de plus en plus à de la dictature larvée.

Autre chose avec laquelle ces mêmes camelots ont du mal c’est la situation de précarité dans laquelle se trouvent beaucoup de retraités, qu’ils aient manifesté ou pas. Quelle importance que les grévistes soient rouges, verts, jaunes ou chômeurs, qu’ils aient eu la conscience politique de descendre dans la rue ou pas, le problème est identique pour tous à l’heure d’assurer la pitance quotidienne.

Je dis pitance, je ne dis pas loisirs ou égalité, encore moins justice sociale. Quand on commence à séparer ces éléments, à ne penser qu’avec le ventre, cela signifie que nous avons socialement et politiquement régressé.

Tout le monde dans la rue – à la ville ou à la campagne – ne possède pas les fonds de madame Liliane Bettencourt ou des quelques autres noms du CAC 40 pour profiter pleinement de la retraite. Ni celle dont bénéficiera sans aucun doute monsieur Woerth, le très indigne ministre du travail chargé de ce dossier et autres apparatchiks !

La question posée relève du moral et du politique : jusqu’à quand supporterons-nous de telles indignités ? Que faut-il de plus pour faire sauter la marmite d’un système tourné vers un seul et unique objectif : le profit vorace d’une minorité ayant perdu tout sens moral. L’a-t-elle jamais possédé ?

Nous manquons d’imagination. En écartant le rêve de nos revendications nous amputons notre avenir de sa part de justice et d’égalité fraternelle.

Ils nous affament pour nous empêcher de penser, de rêver. De construire un monde sans mendicité. Alors rêvons. Rêvons si fort que les vitres des palais où tout se décide explosent sous l’effet du souffle !

Que faut-il subir de plus pour envoyer la facture avec intérêts au gnome malfaisant qui gouverne le pays ?

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