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Esthétique et technique, partie I

Publié le 24 septembre 2010 par Redingote

Esthétique et technique, partie I

En retraçant brièvement l’origine de la redingote, pièce de vestiaire masculin dont on a emprunté le nom pour intituler ce blog, on constate que son apparition se fait aux aurores du 19ème siècle.

Il semblerait que le mot soit tout simplement une déformation de l’anglais « riding coat », donc de l’expression « manteau pour chevaucher »: la redingote aurait donc été inventée pour faciliter le port du manteau à dos de cheval tout en restant élégant.

Une fois encore, on est face à un phénomène que l’on connaît bien: les pièces créées pour répondre à un besoin pratique, continuent d’exister dans le temps de manière durable, tandis que les pièces dessinées ou modifiées par pur soucis esthétique et pour coller à la tendance semblent être vouées à une durée plus éphémère. Bien sûr, il y a des exceptions, je vous vois venir en brandissant la cravate !

Si le sujet de la création d’un vêtement élégant pour répondre à un besoin technique semble assez désuète, détrompez vous, il arrive encore de nos jours que certains designers se penchent sur des questions très actuelles, par exemple, le vélo.

Moyen de transport urbain très utilisé dans les grandes villes d’Europe, d’ailleurs très en vogue en ce moment sûrement grâce à la tendance « pignon fixe » (parce que oui, on peut lui trouver de bons côtés), le vélo peut néanmoins présenter quelques inconvénients quand il s’agit d’arriver au bureau à l’heure, alerte et immaculé. Il y a donc un besoin auquel pourraient répondre quelques designers de vêtement talentueux: faire de beaux vêtements, dans des matières permettant d’éviter la transpiration, la chaleur, et de bien se protéger contre les intempéries.

On a d’abord eu des marques proches du monde du vélo réfléchissant simplement à des coupes facilitant la pratique cycliste, comme WoodWood avec son chino Eland 91, qui se resserait au niveau des chevilles pour que la chaîne n’abime pas le pantalon. Ou encore des marques comme J.Lindberg, s’en inspirant surtout au niveau de l’esthétique générale d’une collection.

Ensuite on pense à des marques comme Rapha, se souciant à la fois de l’esthétique et de la fonction finale du vêtement avec toutes les implications techniques que cela peut entraîner, mais très orientée vers une clientèle sportive.

Côté actualité, il y a récement eu cette belle vidéo mettant en scène Paul Smith avec l’équipe cycliste Rapha Condor, qui mettait le doigt sur une partie de ce challenge que les designers vont avoir à relever dans un futur proche, et que certains exploitent déjà.

Esthétique et technique, partie I

Esthétique et technique, partie I

Cela fait d’ailleurs quelques temps que Rapha et Paul Smith travaillent ponctuellement ensemble sur des accessoires destinées à la pratique du vélo, le designer anglais étant un fan de cyclisme depuis sa jeunesse. Cet hiver ils sont allés un peu plus loin en proposant une veste technique, ce qui devrait continuer en s’accentuant sur Printemps Eté  2011 selon ViaComit.

Esthétique et technique, partie I

Ceux qui poussent la chose le plus loin c’est sans doute Arc’Téryx, la marque canadienne d’outerwear, avec leur ligne Veillance. Moyennant un budget assez élevé, on pourra choisir chez Arc’Téryx Veillance une tenue en parfaite adéquation avec le monde de l’entreprise: un costume en GORE-TEX avec des coutures thermosoudées et des poches étanches, complètement coupe vent.

Esthétique et technique, partie I

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Le plus étonnant, outre la coupe d’une veste très technique reprenant celle d’un blazer, est qu’ils sont allés jusqu’à développer une ligne de chemises reprenant ces technologies. L’ensemble empêche donc la pénétration d’eau dans le textile tout en laissant passer la transpiration, et peut être trouver chez The Glade.

Esthétique et technique, partie I

La question des chaussures pour les pédales automatiques est également un domaine ou l’innovation a sa place, puisque la plupart des modèles restent des modèles de sport à proprement parler. Fondée en 1994, Mission Workshop s’est donc attelé à la tache et développe une basket pour pédale automatique avec laquelle on peut marcher normalement. L’initiative est à saluer mais je suis assez impatient de voir ce que le chemin qui mènera à la production de pièces abordables et esthétiquement vraiment réussies, aura à nous faire découvrir.

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