En effectuant un parallèle entre différentes informations tirées de
l’actualité, on arrive parfois à des déductions amusantes et instructives. En
voici un exemple
Comme chaque été, nous avons eu droit à certaines hausses de prix de services
publics ou semi publics pendant l’été : électricité, gaz, timbres,
transports, tabac, … je ne les connais pas toutes, mais l’objet de ces
lignes n’est de toute façon pas d’en faire un inventaire exhaustif.
On nous explique généralement ces hausses de prix par la nécessité de réaliser
de nouveaux investissements, de procéder à des rénovations, ou à des
adaptations commerciales et stratégiques.
J’ouvre une parenthèse :
Il s’agit là de motifs tout à fait classiques et bien connus des entreprises du
secteur privé, sauf que ces dernières sont bien souvent dans l’obligation de
procéder à ces investissements ou adaptations techniques et commerciales, sans
avoir pour autant la possibilité de répercuter sur le prix de leurs services le
coût de ces actions. Pire : la concurrence les oblige parfois à réaliser les
dits investissements… tout en baissant leurs prix !
Je ferme la parenthèse.
Il se trouve que de façon fortuite et intéressante, les radios et télévisions
ont fait état, dans la même période, d’une augmentation des tarifs d’assurances
automobiles. Motif : outre les intempéries de l’hiver (grêle, inondations,
tempêtes,…) la baisse du prix de l’essence a entraîné une augmentation de la
circulation automobile, qui a entraîné ipso facto une hausse du nombre
d’accidents….
J’en ai logiquement déduit que la hausse du prix de l’essence avait
certainement ralenti, en son temps, l’usage de l’automobile.
Mais il semblerait que le comportement du consommateur qui ajuste
l’utilisation de sa voiture en fonction du prix de l’essence, ne soit pas
reproductible dans tous les domaines. Ainsi les décisions d’augmenter le prix
de l’électricité, des timbres, ou d’autres tarifs au motif de faire des
investissements (ou d’autres utilisations du surplus d’argent ainsi récupéré),
sont-elles fondées sur le maintien de leur consommation par les usagers. Sinon,
pfff ! la hausse des prix n’aura servi à rien.
Pourtant ce qui serait formidable, c’est que face à une hausse du prix de
l’électricité de 3,4% (celle de cet été) tous les consommateurs
d’électricité se fixent pour objectif de diminuer leur consommation
annuelle d’électricité également de…. 3,4%.
Réfléchissez : en quoi consisterait une baisse de votre consommation électrique
annuelle de 3,4% ? Quel effort cela représente-t-il pour chacun d’entre-nous ?
Probablement peu de chose. Par exemple éteindre systématiquement l’écran de son
ordinateur chaque fois qu’on le quitte, ou débrancher les petits
transformateurs de tous nos appareils mobiles qui ne sont pas en charge,
éteindre la lumière des pièces où l’on n’est pas, ou peut--être simplement
regarder la télé 15 minutes de moins chaque jour ?
Bref, que des petites choses, avec parfois des bénéfices inattendus et bien
sympathiques : dans le cas de l’électricité par exemple une influence directe
sur la production de gaz à effet de serre par sa diminution. Dans le cas des
timbres, envoyer moins de courrier c’est diminuer les transports par route ou
avion, et aujourd’hui c’est très facile. Pour le tabac, inutile de vous faire
un dessin.
Ainsi les hausses de prix ont-t-elles parfois des côtés intéressants, en nous
donnant un bon coup de pied au derrière ! Il suffit de savoir les regarder
convenablement, comme nous le faisons en tant qu’automobilistes à propos du
prix de l’essence. La motivation pour agir viendra de la connaissance du
niveau de l’effort à accomplir pour annuler le coût de la hausse dans notre
porte-monnaie….
OK, mais alors, me direz-vous « comment ERDF, la Poste, et les
autres vont-ils pouvoir faire leurs investissements et autres opérations
indispensables, si la hausse de leurs tarifs ne leur rapporte pas
l’argent escompté ? »
Et bien il me semble que ERDF, La Poste et les autres pourraient faire comme
toutes les entreprises : trouver d’autres solutions, innover dans
l’esprit et le but de ne pas compter sur le consommateur, et tout le monde ne
s’en porterait que mieux.
Mais bon, soyons réalistes, profiter des hausses de tarifs pour mieux manager
nos dépenses et modifier notre comportement, ce n’est pas mal non plus, car
finalement compter sur nous-même, c’est sans doute plus sûr…
Alexandre Adjiman
Créateur de la première cabine photo
éco-conçue
www.ecoportrait.com