Royaume-Uni, Allemagne, France, il se passe des choses à gauche en Europe.

Que ce soit en Allemagne, au Royaume-Uni ou en France, les partis de gauche ont subi ces dernières années de graves déroutes électorales. Dans ces trois pays, l'évolution des partis sociaux-démocrates a été la même : un glissement progressif vers les thèses libérales, au point parfois d'être ses meilleurs défenseurs. Depuis quelques temps, la crise économique et le rejet du libéralisme par les populations aidant, les orientations politiques changent sensiblement, avec un tournant à gauche de plus en plus manifeste.

Royaume-Uni

L'ère Blair a été une période bénie pour pour la finance et les multinationales. Jamais les banques et les grandes entreprises n'auront fait autant de bénéfices qu'à cette époque. S'il y a bien eu quelques conquêtes sociales, elles ont surtout fait office de caution sociale à un gouvernement qui n'a jamais remis en cause la caste des puissants. La meilleure preuve étant que les journaux du magnat Rupert MurdochMurdoch ont appelé à plusieurs reprises à voter pour Tony Blair. L'épisode Gordon Brown n'a rien changé et son échec historique aux dernières élections marque bien la défiance du peuple anglais de gauche envers un parti qui les a trahi.

L'élection aujourd'hui même de Mr Ed Miliband à la tête du parti travailliste  est un signal fort qu'ont voulu envoyer les militants. Soutenu par les syndicats, Ed Miliband a promis de tourner la page Tony Blair et de revenir aux valeurs traditionnelles du parti travailliste. Parmi ses principales propositions figure une hausse significative des salaires, ce que pendant 13 années de gouvernement, le parti travailliste n'a pas fait.

Allemagne

Le SPD de Gerhard Schröder, au pouvoir pendant 8 années, a mené une politique économique et sociale qui a ouvert la voie à la fléxibilité et permis de vrais reculs sociaux avec les réformes Hartz qui ont fusionné les allocations sociales avec celles du chômage. Le SPD s'est d'ailleurs tellement confondu avec la droite, qu'il a accepté de gouverner avec elle pendant le premier mandat de Mme Merkel, ce qui a logiquement abouti a une déroute électorale sans précédent, les électeurs préférant évidemment l'original à la copie.

Depuis, le SPD s'est doté d'une secrétaire générale passant pour faire partie de l'aile gauche, et plusieurs personnes favorable à un tournant à gauche sont entrées dans les instances du parti, dont le maire de Berlin qui gouverne la ville en alliance avec les ex-communistes. Là aussi, le voeu de tourner définitivement la page avec les années libérales est flagrant.

France

Au pouvoir de 1997 à 2002, le gouvernement du socialiste Lionel Jospin est celui où il y a eu le plus de privatisations. Mr Jospin est même allé jusqu'à dire que l'Etat ne pouvait pas tout à des salariés menacés de licenciement, ce qui constitue le renoncement ultime pour un socialiste. Il l'a payé par une déroute électorale en 2002. La candidate socialiste en 2007 a essayé de naviguer dans les mêmes eaux, faisant clairement des avances aux centristes, et s'alignant sur les positions de l'UMP, notamment en matière de sécurité. elle fut battue évidemment.

Depuis un an, Mme Aubry a repris le parti et tente de l'ancrer à gauche. Ce qui n'était au départ qu'une posture devient de plus en plus une ligne idéologique. Désormais il n'est plus question de coalition avec le MODEM, et les tenants de l'aile droite du parti se font plus discrets. Mieux, Benoit Hamon, un des porte-parole du parti n'hésite plus à s'afficher avec le leader du NPA.

Evidemment, il y a beaucoup d'opportunisme dans ces revirements. Il y a une volonté de surfer sur le désarroi que provoque la crise dans la société. Mais il n'y a pas que cela, car dans aucun de ces trois pays le changement de direction ne s'est fait simplement. Leurs partis sont tiraillés, mais dans ces temps compliqués, le retour à gauche de la social-démocratie peut laisser entrevoir une lueur d'espoir.

sur le web :

On trouve sur le blog de la gauche alternative choletaise une vidéo illustrant les violences policières de l'été.

vachane veut un octobre rouge.

Jacques ne veut pas qu'on oublie la retraite des parlementaires. Il a raison.

panier de crabes démontre chiffres à l'appui que les données du chomage en aout sont encore plus mauvaises qu'annoncées.

Une idée de truc marrant à faire sur google ? c'est chez a tort ou a raison

jef célèbre à sa façon la mort de Patrick Saint-Eloi.

Qu'en est-il de l'égalité d'accès aux soins dentaires ? Pour le savoir, il faut aller sur le blog de la gauchosphère