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(UK) Spooks (MI-5) : series 9, episode 1

Publié le 26 septembre 2010 par Myteleisrich @myteleisrich

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Lundi dernier marquait un retour que j'attendais tout particulièrement : le début de la saison 9 de Spooks (MI-5) sur BBC1. Mine de rien, il s'agit de la plus ancienne série en production que je suis actuellement. Depuis ses débuts en 2002, elle a considérablement changé, pas seulement concernant ses protagonistes. Pourtant il y a aussi quelque chose d'immuable dans cette fiction, une ambiance particulière dans laquelle on s'immerge chaque année avec une fascination constamment renouvelée. Sans doute la longueur de saison, couplée aux constants changements de personnel et aux prises de risque des scénaristes, permettent-ils à la série de savoir évoluer, sans tomber dans des schémas qui seraient répétitifs à l'excès. Tant que le phare de cette série, le pilier indéboulonable, à savoir Harry Pearce, sera là, l'âme de la série sera conservée.

L'an dernier, j'avais reviewé épisode par épisode la saison 8. Malheureusement, cette année, je manque de temps libre pour me lancer dans une telle entreprise. Cependant, s'il y a des lecteurs qui sont réellement intéressés par une critique épisode par épisode, qu'ils n'hésitent pas à se manifester et je verrais si je peux distendre un peu mon emploi du temps et proposer des reviews un peu plus light, mais quand même hebdomadaire. Sinon, outre ce premier épisode, vous aurez au minimum droit à un bilan d'ensemble complet et détaillé de cette saison 9 à la fin de la diffusion.

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Ce premier épisode de la saison 9 s'ouvre sur une scène à laquelle on a sans doute déjà trop assisté depuis les débuts de Spooks : une messe d'enterrement. L'explosion sur laquelle s'était conclu le season finale, l'an passé, n'avait pas laissé de doutes sur le destin de Ros, roc solide de la section depuis plusieurs saisons et qui aura finalement réalisé le sacrifice ultime en refusant d'abandonner le ministre dans cet immeuble piégé. Pour autant, ce premier épisode laisse peu de place au deuil. Seuls les états d'âme de Harry se chargeront de nous rappeler combien toute l'équipe a été affectée par les évènements. Car les comptes se soldent rapidement, avec une certaine impitoyabilité propre à la série. Harry règlera ainsi, avec méthode, le sort de l'ancien ministre démissionnaire, qui se révéla être un autre traître impliqué dans cette vaste conspiration qui faillit ébranler l'ordre mondial. La scène, filmée de manière faussement casuelle, impose une froide distance émotionnelle d'apparat, à la fois troublante et fascinante, qui rappelle toute l'essence de la série.

Cependant, l'épisode ne va pas s'appesantir trop longtemps sur le passé, nous replongeant rapidement dans l'action par le biais d'une intrigue relativement bâteau (tout est dans le jeu de mots), vue et revue cent fois. Une menace terroriste contre l'Angleterre, un agent à éliminer, des imprévus qui viennent bouleverser les plans et, au final, un choix impossible à faire pour un sauvetage de dernière minute au cours duquel Harry doit prendre une décision difficile en son âme et conscience. L'ensemble est rythmé, mais les rebondissements s'enchaînent de manière relativement prévisible, ne laissant que peu de place à un suspense distendu qui empêche le téléspectateur de vraiment se prendre au jeu. Cela fait surtout office de retrouvailles musclées - avec un Lucas complètement détaché de toutes contingences émotionnelles - afin de faire repartir la série sur ses bases traditionnelles.

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En réalité, le principal mérite de cette histoire va être de servir d'introduction à deux nouveaux protagonistes qui ont rejoint ou vont rejoindre les rangs du MI-5 cette saison. Jeune femme blonde aguerrie au contact des services de sécurité privés, Beth s'impose de facto, avec sa répartie facile et une certaine arrogance, comme un pendant naturel à Lucas. Elle n'a pas froid aux yeux, tergiverse peu et débarque dans la section avec une culture du secteur privé prononcée et assumée. Reste à Sophia Myles (Moonlight) à s'affirmer dans ce rôle abrasif, car j'avoue que durant ce premier épisode, son interprétation ne m'a encore pleinement convaincue. L'autre recrue est un ancien des forces spéciales, Dimitri. C'est donc un homme d'action et de terrain dont la présence devrait permettre de renforcer un peu les rangs dépeuplés de la section D au cours des opérations. Il est incarné par Max Brown. Si ce dernier m'avait laissée des impressions mitigées dans The Tudors ou encore Mistresses, il réussit très bien son entrée dans ce premier épisode.

Réglé comme du papier à musique quant au traitement de la menace terroriste du jour, l'épisode se charge dans ces dernières minutes d'amorcer la trame de la saison, nous faisant assister à une rencontre aussi cryptique que mystérieuse entre un homme inconnu, qui lui remet une valise, et Lucas. Le seul sous-entendu parfaitement clair pour le téléspectateur, c'est que l'identité utilisée par ce dernier serait fausse... Serait-il un agent infiltré auprès du MI-5 ? Qui seraient ses commanditaires ? Tout cela semble évoquer des faits très lointains. En attendant, l'épisode se clôt sur ces mille et une questions ainsi créées. A suivre...

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Si tous ces ingrédients donnent un épisode des plus honnêtes, les aspects les plus intéressants et les plus solides de ce début résident dans le duo qui symbolise et incarne plus que jamais l'esprit de Spooks : Ruth et Harry. Leur complicité semble n'avoir jamais été aussi fusionnelle que lors de ce dialogue final, teintée d'une émotion retenue mais dont l'intensité est pourtant pleinement ressentie par le téléspectateur. Marqué par la mort de Ros et la trahison d'un homme qu'il a considéré comme un ami, Harry s'interroge sur son futur, fatigué de ces inextricables dilemmes que, chaque jour, il doit trancher. Il envisage la démission, tout en se raccrochant à celle qui signifie tout pour lui, Ruth.

Les diverses scènes que les deux partagent dans cet épisode soulignent, encore une fois, à quel point ils se complètent, naturellement, sans plus vraiment y faire attention. Chacun se contrebalaçant et, surtout, canalisant les réactions de l'autre, lorsque ce dernier est déstabilisé. La demande en mariage est sans doute maladroite, mais elle correspond au personnage de Harry, traduisant de la lassitude profonde qui achève d'ébranler ses certitudes. Tandis que la réponse de Ruth, dans sa déclaration finale, sonne d'une étonnante justesse au milieu du cadre du MI-5, à la fois troublante et touchante, qui caractérise parfaitement la nature particulière de leur relation, reflet d'un fragile équilibre dont les subtilités illuminent pourtant l'écran.

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Bilan : Spooks signe un retour correct qui, suivant un schéma bien établi, solde les comptes du passé, tout en posant les bases de la saison à venir, introduisant de nouveaux personnages et faisant naître, par son twist final, de nouveaux doutes à l'encontre d'un membre de la section D. L'intrigue terroriste est trop calibrée pour vraiment marquer, mais elle a le mérite de permettre un lancement efficace et musclé. Par contraste, les moments les plus marquants de l'épisode seront, eux, plus intimes ; c'est incontestablement toute la relation et les échanges entre Ruth et Harry, bénéficiant d'une finesse d'écriture à saluer, qui constituent le point d'orgue de ce series premiere.  


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de cette saison 9 :


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