Garrison’s Gorillas

Alors, oui, je sais, tout le monde me le dit : en ce moment je ne parle que de séries dont personne n’a jamais même voulu entendre parler. Ça va me passer. Mais aujourd’hui, je pense qu’il y a de quoi inspirer vos lendemains de cuites ou vos soirées vidéo.

Nous avons déjà revu ensemble la saga des suites télévisées du film The Dirty Dozen (Les douze salopards de Robert Aldrich). Mais en vérité, la télévision n’avait pas attendu si longtemps pour repiquer le concept, certes en se cachant un peu derrière un titre de roman de gare. Le film est sorti en Juin 1967, la série débute en Septembre. Mais comme son pilote est tourné bien avant (il devait initialement être diffusé dans le programme Combat!) on ne peut pas non plus accuser les producteurs de surfer sur le box-office. Toutefois, ils ne sont pas allé chercher leur sujet plus loin que la rubrique des synopsis en production.

C’est le même point de départ : des condamnés plus ou moins dangereux ou irrécupérables se voient proposer d’intégrer un commando spécial en échange de leur liberté à la fin des hostilités s’ils arrivent à s’en sortir. Ici, la douzaine a été réduite à un carré et les dangereux psychopathes d’Aldrich sont de braves marginaux, peut-être un peu insolents parfois, mais tout à fait sortables. Et ils sortent donc de prison pour embêter les Allemands. Pendant une saison seulement car le commando ne vivra que 26 aventures qui seront vite oubliées par les téléspectateurs américains. Wikipédia affirme que le programme est toutefois devenu culte en Chine par la suite et c’est très certainement vrai car on ne trouve à visionner que des clips réalisés (parfois très correctement) par des aficionados orientaux. J’en ai choisi un parmi les moins pénibles, qui montre bien de quoi ça parle :

On entend dire souvent : « l’imagination des scénaristes est sans limites ». Et bien là, malheureusement, on voit bien les barrières du pré dans lequel ils broutent. C’est bien foutu, bien structuré, rythmé comme il faut et d’ailleurs écrit par des scénaristes qui comptent, mais à mon avis pour concurrencer les hommes de Lee Marvin, les scénaristes n’ont pas vu assez gros (ou n’ont pas eu le droit de voir). Leurs opérations commando, même si elles donnent lieu à des scènes d’action explosives, ressemblent souvent à de simples cambriolages, certes systématiquement perturbés par un rebondissement fâcheux (pas forcément inattendu). Il y a quand même un épisode dans lequel ils récupèrent des orphelins et leur chien, un autre où ils s’emparent d’un flacon d’eau lourde dont on se demande ce qu’ils vont faire et ce qu’il fait là et comme de bien entendu, ils participent activement au complot contre Hitler.
Bon, comme je l’ai dit : il y a la personnalité des membres du commando, qui semblent avoir été recrutés à Broadway et qu’on a affublé de surnoms de cartoon. Il y a le mécano aux doigts de fées aussi à l’aise dans un carbu que sur une serrure : Casino (Rudy Solari), Chief (Brendan Boone) qui est un indien et qui joue du couteau, Actor (Cesare’ Danova) qui pourrait tout aussi bien s’appeler Gigolo et Goniff (Christopher Cary) qui est l’Allié de service. Pour encadrer ces quatre braves, il y a l’officier sévère-mais-humain, strict-mais-réglo : le Lieutenant Garrison (Ron Harper). Dans le pilote, il y a Telly Savalas, Jack Klugman (Quincy ME), John Saxon (Falcon Crest), Harold Gould, Gavin MacLeod (The Love Boat), Claude Akins ou Gena Rowlands participent à quelques épisodes.

Le programme n’a fait qu’une saison, mais assez honorable pour qu’il donne quelques produits dérivés, notamment des comics et des… Romans de gare. J’ai lu quelque par qu’un éditeur avait sorti toute la série, mais tout ce qu’on trouve sur le net, ce sont des compilations d’épisodes enregistrés. Belle excuse pour s’en remettre une bonne couche de clip Chinois :

J.B.

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