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Encore une belle haïtienne, mes yeux ne se lasseront jamais. Cette femme lumineuse vit cependant dans le noir. C'est une vendeuse de charbon, assise toute la journée sur une montagne de charbon. Je n'ose même pas imaginer ces poumons. C'est une autre de ces femmes de l'économie informelle qui se tue au travail pour nourrir les enfants. Son activité économique participe toutefois à l’un des plus importants fléaux qui frappent Ayiti depuis des décennies ; la déforestation. En 1920, 60% du territoire national était boisé. Aujourd’hui, … 2% ! Bien évidement, des ouragans ont donné un bon coup de pouce aux humains, mais sur le fond, ce sont les conditions de vie et les pratiques qui ont participé au plus gros de ce gâchis. J’ai quelques fois abordé cette question sur ce blogue, mais comme les autres poudrières sur lesquelles ce pays est installé, la sociale et la géologique, la bombe environnementale a davantage des effets à long terme. On sait déjà que plusieurs des régions inondées en cas de forte pluie le sont dans la suite causale de la déforestation. Une grande partie de la vie agricole est famélique également à cause de cette habitude de koupe tout pyebwa (tous les arbres). Sécheresse, érosion, destruction des systèmes d'irrigation ou des routes, détérioration des terres arabes, tout y passe. Dans le vide actuel, on a aucunement l’espérance que l’État prenne cette menace réellement au sérieux et se serve de quelques centaines de millions disponibles sur les 10 milliards avancés, pour convaincre la CIRH de coordonner un vaste projet de conversion vers le gaz (http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/2010/05/glissement-de-terrain-et-terrain.html).